La Fondation Cité de la Santé a dévoilé, le 1er mai, une œuvre collective rendant hommage aux travailleurs de la santé qui travaillent au front depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
Celle-ci est le fruit d’une collaboration entre les employés du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval et le cirque Éloize, ainsi que du soutien financier offert par Banque Nationale.
«Nous avons réfléchi à la manière de reconnaître les efforts des travailleurs de la santé dans nos différents établissements, particulièrement en CHSLD, explique André Malacket, directeur général de la Fondation. Ils ont vécu beaucoup de fatigue, d’épuisement et de sentiment d’isolement. On voulait savoir comment ils se sentaient.»
Ainsi, l’œuvre, qui se trouve à la Maison des arts de Laval, a été conçue à l’aide de témoignages recueillis au sein du réseau de la santé. On y retrouve des centaines de messages apposés sur les lettres de la structure formant le mot «unité».
«Au début, nous pensions recevoir des messages individuels de la part des travailleurs, mais nous avons rapidement reçu de grosses affiches avec les signatures de plusieurs personnes, ajoute Christine Girard, directrice des communications de la Fondation. Même dans leur message, les départements souhaitaient contribuer ensemble.»
Travailler au front
Isabelle Simard, ergothérapeute et personne responsable du partenariat de soins et services au CISSS de Laval, s’est dite touchée lors du dévoilement de la structure qui honore tout le travail effectué lors de la dernière année.
«Pour moi, c’était une façon de dire que nous avons traversé cette épreuve tout le monde ensemble [incluant les usagers, les proches et la population générale], précise-t-elle. On la traverse encore et on va réussir en se serrant les coudes. L’œuvre est magnifique et très colorée. Ça concrétise l’effort des travailleurs sur quelque chose de tangible.»
Celle-ci s’est d’ailleurs rendue au CHSLD Sainte-Dorothée lors de la première vague pour offrir de l’aide. Elle y était à titre de cheffe d’unité et affirme que tout le monde faisait de son mieux.
«Ç’a été une expérience où les gens ont été très solidaires. Une collaboration incroyable s’est installée et cette solidarité a été plus forte que les volets négatifs de la pandémie.» – Isabelle Simard
«La pénurie de personnel a été le plus difficile à vivre, note-t-elle. Les résidents étaient un peu laissés à eux-mêmes, et ce, malgré toute la volonté du personnel présent. […] Tout le monde voulait assurer une qualité de services malgré l’épuisement et la peur. Ç’a été une expérience où les gens ont été très solidaires. Une collaboration incroyable s’est installée et cette solidarité a été plus forte que les volets négatifs de la pandémie.»
Mme Simard est également encouragée par le déroulement de la campagne de vaccination qui annonce la fin de cette période difficile, mais précise que l’incertitude demeurera présente pour encore plusieurs mois dans le milieu de la santé.
«Depuis la première vague, beaucoup de chose ont été arrêtées. On essaie de faire un équilibre entre voir tout notre monde, ne pas augmenter les listes d’attente, ainsi que répondre aux nouveaux besoins comme la vaccination et le dépistage. C’est très difficile, car les gens sont fatigués et on ne sait pas quand va arriver le répit.»
Pour elle, la vaccination permettra surtout aux travailleurs de socialiser lors de leurs moments de congé, ce qui aidera à améliorer le moral des troupes.
Œuvre itinérante
Notons que l’œuvre UNITÉ sera exposée à la Maison des arts de Laval jusqu’au 25 juillet, soit en même temps que les expositions de Fanny Mesnard et Suzanne Joos. Elle sera ensuite déplacée vers un autre lieu qui reste à déterminer.
La Fondation Cité de la Santé évalue déjà les possibilités. On souhaiterait l’installer à l’entrée de lieux publics ou bibliothèques visités par les Lavallois. Elle pourrait aussi être déplacée tour à tour dans différents établissements du CISSS de Laval.
«Ce serait une fierté pour nous, assure Christian Gagné, président-directeur général du CISSS de Laval lorsque questionné à ce sujet. On l’accueillera à l’endroit où elle sera le mieux mise en valeur pour que le plus de monde possible puisse voir ce geste de solidarité.»
Notons aussi que le CISSS de Laval et la Fondation collaborerons à nouveau dans les prochains mois pour se pencher sur différents projets, tels que le réaménagement d’installations du réseau de la santé. Cela touchera notamment le Centre jeunesse, les CHSLD publics et autres installations dispersées sur le territoire de l’île Jésus.
Selon M. Malacket, la Fondation Cité de la Santé tentera d’obtenir près de huit millions sur cinq ans pour financer ces projets.