Le Parti vert du Québec est l’une des six formations politiques qui présentent une équipe complète sur l’île Jésus. Alex Tyrrell, chef du parti, a rencontré le Courrier Laval à quelques jours du scrutin qui aura lieu le 3 octobre.
Selon lui, son parti est le seul qui présente un plan ambitieux pour l’environnement et la lutte aux changements climatiques. Celui-ci prévoit un investissement de 500 milliards de dollars sur 4 ans pour réaliser une transition écologique.
«C’est un programme ambitieux qui vise à faire une transition énergétique rapide, avoue-t-il. […] Quand les gens me demandent si on doit laisser une dette environnementale ou financière aux prochaines générations, je vais toujours choisir la dette financière. Elle est remboursable, alors que la dette écologique ne peut être rachetée.»
À titre comparatif, le budget provincial actuel est de 110 milliards de dollars pour l’ensemble des secteurs d’activité, ce qui n’effraie pas M. Tyrrell.
«Pour financer ça, on prévoit évidemment augmenter les impôts sur les riches et les grandes entreprises, poursuit-il. Nous sommes aussi ouverts à utiliser le Fonds des générations et même à endetter le Québec pour mener la transition.»
Questionné sur le plan des cinq autres partis, il affirme que celui de Québec solidaire est «celui qui se rapproche le plus de nous».
Transport
Le PVQ souhaite développer le transport collectif sur le territoire lavallois en complétant la boucle de la ligne orange. M. Tyrrell prévoit aussi l’ajout de lignes d’autobus et de tramways partout sur l’île Jésus.
«On veut rendre le transport collectif gratuit pour avoir un plus grand volume de clients, précise-t-il. Cela permettrait d’avoir une meilleure fréquence d’autobus et des autres moyens de transport en commun. C’est une façon d’inciter les gens à faire le changement si ça coûte moins cher et que c’est plus efficace que la voiture.»
Pour l’ensemble du Québec, le chef du PVQ taxerait les émissions de carbone, et ce, même s’il est conscient que cette mesure ferait augmenter le prix du pétrole.
«On prévoit moduler cette taxe selon les régions et l’accessibilité aux transports en commun, complète-t-il. Ça tiendrait en compte le nombre d’enfants et l’emplacement, mais ça inciterait tout le monde à réduire sa consommation.»
Habitations Québec
L’un des autres grands chantiers du PVQ concernerait le logement. Conscient de la pénurie actuelle et de la hausse des loyers, Alex Tyrrell souhaite limiter les individus et entreprises à posséder un maximum de 10 logements locatifs. Au-delà de ce total, ils seraient expropriés à 80% de la valeur prépandémique.
«L’habitation deviendrait la propriété d’une nouvelle société d’État qui se nommerait Habitations Québec, propose-t-il. Les gens qui habitent les appartements pourraient les acheter au prix du gouvernement ou continuer de louer avec une option d’achat. Ça permettrait aux gens d’économiser du capital pendant ce temps.»
Il croit d’ailleurs qu’il est temps de «remettre en question le modèle capitaliste» en matière d’habitation.
«On a des propriétaires qui sont en train de s’enrichir sur le dos de la classe moyenne, estime-t-il. Des gens versent 50% de leurs revenus à un propriétaire qui l’utilise pour payer son hypothèque. […] La seule différence est l’accès au crédit et au capital.»
Main d’œuvre
Le chef du PVQ a également présenté un plan ambitieux pour régler la pénurie de main-d’œuvre. Il propose une hausse du salaire minimum à 20$ de l’heure.
«On veut aussi permettre à ceux qui sont sur le bien-être social – que nous voulons changer pour le revenu minimum garanti – de pouvoir travailler quand même, ajoute-t-il. Certains reçoivent 700$ par mois, mais sont interdits de travailler sans quoi ce sera déduit du chèque. Ça ne les incite pas à travailler.»
Il juge que les mesures proposées en matière de transport collectif auront aussi un impact, puisque le prix d’achat d’une automobile pour se déplacer ne sera plus un frein à retourner sur le marché du travail.
Milieux humides
Selon M. Tyrrell, le développement sera l’enjeu principal pour Laval au cours du prochain mandat. Il croit qu’il devrait y avoir un moratoire pour protéger les milieux humides contre le développement massif des dernières années.
«Il faut préserver la nature ici à Laval, autant pour le marin que les milieux boisés et humides. Dire qu’on va sacrifier un milieu en imposant au promoteur de compenser en protégeant un autre lieu est un non-sens. Les quelques endroits restants à Laval doivent être protégés», conclut-il.