Lors d’un débat sur la jeunesse entre les candidats des quatres principaux partis, le 11 septembre, à la salle André-Mathieu, la candidate du Parti Vert du Québec Estelle Obeo est intervenue au micro disponible à l’assistance. Encouragée par la foule et invitée par le candidat caquiste, elle s’est ajoutée au panel pour la période de questions.
La représentante de Laval-des-Rapides exposait rapidement les engagements de son parti lorsque Christopher Skeete a proposé d’ajouter une chaise sur le panel, une décision adoptée à l’unanimité par ses collègues.
Organisé et animé par un enseignant de politique du collège Montmorency, le débat opposait les candidats de Sainte-Rose Christopher Skeete (CAQ), Simon Charron (QS) et Jean Habel (PLQ), ainsi que Jocelyn Caron (PQ) de Laval-des-Rapides. «Nous voulions rassembler les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, raconte Michel Lauzon, animateur. C’est pour cela que le Parti Vert n’était pas sur scène. Par contre, son invitation s’est fait de façon naturelle et fluide.»
Bien que les tours de parole fussent terminés, Estelle Obeo a tout de même pu intervenir lors de la période de questions et formuler une conclusion.
PLQ
Les panelistes ont chacun eu trois tranches de deux minutes pour débattre sur le développement durable, l’immigration et l’éducation. Ils disposaient également d’une minute par sujet pour offrir une réplique aux discours des autres.
Le candidat sortant Jean Habel a rappelé d’entrée de jeu le projet de la gratuité des transports en commun pour les étudiants travaillant à temps plein. «Nous n’avons pas de plan B, car pas de planète B», a-t-il affirmé.
Il encourageait également l’arrivée d’immigrants afin de pourvoir aux 100 000 emplois disponibles au Québec. Selon Jean Habel, en suivant le plan de la CAQ, ce sont 6000 emplois de moins par année qui seraient affectés.
En éducation, le PLQ se base sur un lab-école, la coopération entre un architecte, un kinésiologue et un cuisinier pour encourager la persévérance scolaire.
CAQ
Le caquiste a voulu démystifier certains mythes entendus sur son parto. «La CAQ est un parti raciste, on l’a tous entendu celle-là», a-t-il mentionné.
Défendant le projet de réduire l’immigration de 20 %, il a avancé que cela nous permettrait de prendre mieux soin de ceux que l’on accueille.
En se basant sur le livre écrit par le chef du parti, le membre fondateur a plutôt identifié les projets environnementaux, comme exporter l’hydroélectricité aux États-Unis, protéger les cours d’eau et poursuivre le projet du Réseau express métropolitain (REM), attaquant le PLQ au passage. «Vous devriez vous garder une petite gêne de faire des sermons en environnement», a-t-il lancé.
PQ
«Je vous fais une prédiction aujourd’hui: une chose ne fonctionnera pas dans le projet caquiste, c’est le test des valeurs», a-t-il annoncé lors de la période des questions.
Le candidat dans Laval-des-Rapides a été le premier à mentionner la protection des trois grandes îles de Laval, mentionnant au passage la taxe sur les hydrocarbures, les voies réservées sur les autoroutes 13, 15 et 19 ainsi que l’interdiction des nouveaux forages.
Pour le péquiste, la reconnaissance des diplômes étrangers et la lutte à la discrimination à l’embauche sont deux moyens d’encourager une immigration pratique.
Jocelyn Caron a ensuite énuméré six mesures prévues par son parti pour les étudiants, dont la protection du budget en éducation, les lunchs gratuits, les stages obligatoires payés et la gratuité scolaire, «lentement mais sûrement».
QS
Le représentant de Québec solidaire a profité du débat pour remettre en question la qualité des projets des autres partis.
«Les trois autres candidats souhaitent allonger l’autoroute 19, a déclaré Simon Charron. Le problème, c’est qu’ajouter des routes, c’est ajouter des voitures.» QS s’engage donc à créer 300 000 emplois verts et réduire des coûts de transport en commun de 50 %, en gardant la gratuité comme objectif éventuel.
Finalement, il a réitéré la volonté de son parti d’instaurer la gratuité scolaire des CPE jusqu’au doctorat, lançant au passage que «des lunchs gratuits, c’est un bon début, mais ce n’est pas suffisant.»
PVQ
La candidate de Laval-des-Rapides ne faisait pas partie de la discussion avant la période de questions. Elle a cependant pu intervenir lorsque des étudiants ont posé des questions sur l’environnement, les paradis fiscaux, le test des valeurs et l’équité salariale.
Le message qu’elle a tenté de passer est que le PVQ était le seul à assurer une représentativité de la population québécoise, ce qui permet d’approcher les enjeux avec une pluralité de points de vue. Ses interventions ont toujours été suivies d’applaudissements bruyants.
Apprentissage
L’exercice avait pour but la participation des étudiants en âge de voter lors des élections. Pour la plupart des centaines de jeunes réunis, c’était obligatoire pour un travail d’un cours de politique. «Nous devions être ici, mais nous serions quand même venus si ce n’était pas le cas», a précisé Carolane, 17 ans. «Ça m’a aidé, mais je n’ai toujours pas fait mon choix», a ajouté Alexandre, qui aura 18 ans à la fin du mois.