«Nous avons le pouvoir de bloquer cet oléoduc et de faire reculer ses promoteurs», a déclaré le maire Marc Demers en présence de nombreux défenseurs de l’environnement réunis, jeudi après-midi, sur la berge du Vieux Moulin, à Saint-François.
Il compte sur la présente campagne fédérale pour en faire un enjeu électoral et amener les partis politiques à prendre clairement position contre ce projet.
M. Demers en a d’ailleurs appelé à une vaste mobilisation du monde municipal, de la société civile et des citoyens afin de faire pression sur le pouvoir politique.
Lors d’une rencontre tenue le mois dernier, les représentants du promoteur n’ont pas été en mesure de rassurer les autorités municipales quant à leurs préoccupations, entre autres, liées aux risques d’incendie et de déversement dans les rivières qui baignent l’île Jésus.
«La sécurité des personnes prime sur le reste et nous ne permettrons pas de mettre la santé et la vie de nos citoyens en jeu», a soutenu le maire, précisant que les récents déversements d’oléoducs démontrent que, malgré les promesses et les engagements des entreprises exploitantes, des accidents se produisent et causent des sinistres humains et environnementaux de grande portée.
Tracé
Le controversé projet prévoit notamment la construction de nouveaux tronçons pipeliniers, dont une partie traverserait les rivières des Mille Îles et des Prairies, la zone agricole et deux quartiers résidentiels dans l’est de l’île.
Rappelons que cette initiative s’inscrit dans la foulée de la conversion d’un gazoduc existant en un pipeline de transport pétrolier qui, à terme, permettrait de transporter quotidiennement environ 1,1 million de barils de pétrole brut de l’Alberta et de la Saskatchewan vers des raffineries de l’Est du Canada.
Leadership salué
Dans un mémoire de 17 pages, la Ville de Laval remet en question de telles infrastructures, qui contribuent à perpétuer notre dépendance au pétrole.
«Notre philosophie de développement est connue, nous y croyons, et elle ne va pas dans la direction des énergies fossiles», a fait valoir Marc Demers, dont l’administration prône avant tout le développement durable, la diminution des gaz à effets de serre, la réduction de la dépendance à l’automobile, l’électrification des transports et le développement des énergies vertes renouvelables.
Directeur principal d’Équiterre, Steven Guilbeault a tenu «à saluer le leadership» du maire de Laval, ajoutant que ce dernier «reconnaît que notre développement ne passe plus par les combustibles fossiles».
M. Guilbeault a émis le souhait «qu’encore plus de municipalités touchées emboîtent le pas».
«Ultimement, c’est toute la Communauté métropolitaine de Montréal qui devrait signifier le rejet catégorique de ce projet d’oléoduc», a conclu Marc Demers, tout en incitant les opposants à adhérer au mouvement nonaloleoduc@laval.ca.
Consultations publiques
Le mémoire de Ville de Laval sera déposé devant la Commission de l’environnement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
À compter du 15 septembre, la Commission entendra les préoccupations des municipalités, organismes et citoyens à l’égard du projet Énergie Est de TransCanada.
À la lumière de ces consultations publiques, qui se tiendront parallèlement à celles du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et de l’Office national de l’énergie (ONÉ), la CMM prendra position.