Au total, 57 enfants et 20 employés du Centre de la Petite Enfance (CPE) Fleurs de Lune sont sommés de quitter les locaux qu’ils louent à la Commission scolaire de Laval (CSDL), d’ici le 30 juin.
Une résolution a été adoptée à cet effet, le 16 mars, lors de la séance ordinaire du conseil des commissaires de la CSDL.
«Nous les avons prévenus en novembre 2010. Nous ne renouvelons pas le bail et reprenons possession de l’école L’Étincelle, car nos besoins sont tels que l’on ne peut plus les accommoder», a indiqué Jean-Pierre Archambault, directeur des communications de la CSDL.
Le conseil d’administration du CPE et sa directrice, Caroline Paquette, contestent cette décision. «C’est injuste, nous sommes victimes de mesquinerie et de mauvaise foi», affirme Mme Paquette. Depuis décembre, on tente de les rencontrer pour pouvoir mettre ça au clair. On n’a pas eu de retour de leur part.»
Entente de partage de locaux
La CSDL est revenue sur son entente de partage de locaux passée en août 2010 avec le CPE et le ministère de la Famille et des Aînés (MFA). Date où le CPE était relocalisé pour la seconde fois à l’école L’Étincelle, fermée depuis 2005.
«Notre bail devait être renouvelé. Il était prévu que le CPE occupe les quatre classes du rez-de-chaussée de l’école et que les cinq classes du premier étage reviennent à la Commission», explique Mme Paquette.
Cette dernière ne comprend pas pourquoi la CSDL décide de reprendre l’école au complet. «La direction générale de la Commission nous a dit qu’ils n’avaient besoin que de cinq classes», dit-elle.
Au bureau de comté de Fabre, l’attachée politique de Michelle Courchesne, Danielle Sawyer, a elle aussi entendu parler de cinq classes pour des élèves de maternelle.
«J’attends une réponse de la présidente de la Commission scolaire, Louise Lortie. On soutient la garderie, on veut les aider à trouver une solution d’ici juin», a précisé Mme Sawyer.
Premier transfert
En février 2010, le CPE Fleurs de Lune, situé au 4886, boulevard Sainte-Rose, avait reçu un avis d’éviction du ministère de la Famille. Des travaux majeurs devaient être effectués dans le bâtiment. À ce jour, les expertises viennent d’être finalisées.
Plusieurs écoles étant fermées, la CSDL avait rapidement accepté de louer le pavillon A de l’école Fleur-de-Vie au CPE.
«Nous avons effectué plus de 40 000 dollars de travaux à nos frais pour pouvoir occuper les locaux vacants, explique Caroline Paquette. On avait une résolution des commissaires de la Commission scolaire qu’ils n’utiliseraient pas l’école.»
Deuxième transfert
Le 17 mars de la même année, la CSDL a annoncé qu’elle reprenait ses locaux pour accueillir des élèves de maternelle à la rentrée suivante.
Selon Caroline Paquette, «ils ont profité du fait qu’on ait retapé l’école pour la reprendre. On n’a pas eu le choix de repartir, à leurs frais cette fois-ci.»
Depuis août 2010, les cinquante familles moins une – sans moyen de locomotion – transportent leurs enfants à l’école L’Étincelle, sur la 15e Avenue, à Fabreville. La CSDL a payé les travaux d’aménagement.
Aujourd’hui, Mme Paquette cherche de nouveaux locaux, mais ne trouve pas. «Cela coûte très cher de déménager. D’autant que je continue de payer l’hypothèque du premier immeuble.»
Sans nouveaux espaces ou changement d’avis de la CSDL, le CPE, qui intègre une dizaine d’enfants handicapés et vulnérables, se verra contraint de fermer temporairement le 30 juin. Du jamais vu jusqu’alors.
Le CPE Fleurs de Lune a mis en ligne une pétition. Une manifestation se tiendra à l’école L’Orée des Bois le lundi 11 avril à partir de 18h30. La Commisssion scolaire tiendra quant à elle une consultation publique le mardi 19 avril.