Une nouvelle étude mandatée par l’Association médicale canadienne (AMC) estime que le coût et la demande des soins aux aînés devraient pratiquement doubler d’ici 2031.
En effet, l’analyse de la firme Deloitte évalue que 606 000 patients auront besoin de soins longue durée en 2031, comparativement à 380 000 en 2019. Pour les personnes qui requièrent des soins à domicile, la demande devrait augmenter à 1,8 million de personnes par rapport à près de 1,2 million l’an dernier.
Cela aura un impact sur la facture annuelle liée aux services de soins aux aînés. Celle-ci passerait de 29,7 milliard à 58,5 milliard d’ici 2031.
Cette augmentation devrait donc coûter 490,6 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.
«Nous savons que la pandémie met au jour d’importantes lacunes dans les soins aux aînés, explique la Dre Ann Collins, présidente de l’AMC. Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui nous attend dans la prochaine décennie si nous n’avons pas de plan pour répondre à une demande croissante de soins, ainsi qu’à de nouvelles attentes pour vieillir chez soi.»
Elle ajoute que les gouvernements devraient «faire une planification et des investissements pour composer avec ce changement démographique sans précédent et avec les perturbations qu’il entraînera pour notre modèle actuel de soins en établissement».
Solutions
L’étude présente d’ailleurs des solutions potentielles pour réduire le coût des services, tout en les adaptant mieux aux besoins des aînés. Elles ne pourront toutefois à elles seules permettre de répondre de façon adéquate à la crise et ne réduiront pas l’augmentation considérable des besoins en financement.
On propose notamment de faire un meilleur usage des soins à domicile, puisque les personnes âgées utilisent moins les soins de longue durée. Cela permettrait de sortir 37 000 usagers de ce dernier système, ce qui représente une économie de 794 millions de dollars par année.
D’autres économies peuvent aussi être réalisées en déplaçant des patients qui attendent un transfert depuis l’hôpital vers des milieux de soins plus appropriés. L’économie possible est estimée à 1,4 milliard de dollars additionnels d’ici 2031.
«Le temps ne joue pas en notre faveur, conclut la Dre Collins. Il est toujours utile de chercher à faire des économies, mais nous avons dépassé le stade où nous pourrons régler le problème en coupant ici et là. C’est maintenant que nous devons revoir la façon dont nous soignons et soutenons les aînés.» (N.P./IJL)