À seulement 13 ans, la jeune Lavalloise Raphaëlle Moffet s’apprête à réaliser un exploit peu commun: représenter simultanément deux régions, Laval en triathlon et Montréal en natation, aux Jeux du Québec.
Entre fierté personnelle, dépassement de soi et hommage familial, l’athlète de Sainte-Rose trace un parcours inspirant, soutenue par la planification rigoureuse de son père et l’amour indéfectible des siens.
C’est avec une excitation palpable que Raphaëlle Moffet partage son enthousiasme à l’idée de représenter non pas une, mais deux régions aux prochains Jeux du Québec qui se dérouleront du 25 juillet au 2 août, à Trois-Rivières.
«Je suis vraiment excitée d’aller représenter deux régions différentes, explique-t-elle. C’est le fun de représenter Laval, ma ville natale, et pour Montréal, une fierté de représenter mon club.»
Cette double représentation lui tient particulièrement à cœur, car il ne s’agit pas seulement de défendre des couleurs, mais de porter haut les efforts de ses deux communautés sportives.
Pour Raphaëlle, ce sont ses premiers Jeux, une expérience inédite qui l’anime profondément.
«Je suis très fière. Ce qui provoque ce sentiment, c’est surtout que ce n’est pas facile de se qualifier. En natation, la limite est de 14 ans, en triathlon c’est 17 ans, et moi j’ai seulement 13 ans.»
Progression marquée
Championne québécoise U13 l’an dernier en triathlon, Raphaëlle a connu une belle progression ces derniers mois.
Cette année, elle s’attaque à un tout autre défi: celui de concourir aux Jeux du Québec dans une catégorie regroupant les U13 et U15, ce qui implique de se mesurer à des athlètes plus âgés.
«L’année passée, j’ai dû franchir plusieurs étapes. Cette année, je dois me préparer encore plus sérieusement parce que je vais courir avec les U15. Je vais essayer de me préparer le mieux possible pour être capable de bien performer là-bas.»
La saison régulière la voit toujours évoluer parmi les U13 en triathlon, mais le format des Jeux du Québec l’oblige à hausser son niveau.
Cette mixité des groupes n’effraie pas Raphaëlle, bien au contraire. Son objectif est de viser un podium, même si la concurrence s’annonce rude.
Week-end décisif
Se qualifier dans deux disciplines en un même week-end représente un exploit en soi.
«C’était la même fin de semaine. Une journée pour la natation et l’autre pour le triathlon. En natation, j’avais choisi mes trois meilleures épreuves. J’ai commencé avec le 400 mètres, et ça s’est bien déroulé. Je suis sortie de l’eau en confiance. Ensuite, j’ai enchaîné avec mes deux cents en papillon, puis le 400 mètres quatre nages où j’ai fini deuxième», raconte-t-elle avec fierté.
Ce moment reste gravé dans sa mémoire, en particulier sa performance au 400 mètres quatre nages.
«C’est la course dont je suis la plus fière. J’ai beaucoup travaillé pour améliorer mes quatre styles de nage.»
Ce week-end marquant a prouvé à Raphaëlle qu’elle avait les ressources pour se hisser parmi les meilleures, même dans des circonstances exigeantes.
Choix d’entraînement stratégique
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Raphaëlle ne s’entraîne pas exclusivement dans les clubs lavallois.
«On a décidé de faire confiance à différents clubs et de s’entraîner aussi avec les Espoirs de Laval, qui est un club de vélo. On voulait voir si la progression allait être meilleure cette année.»
Ce choix de diversification l’amène à fréquenter plusieurs spécialistes dans chaque discipline, ce qu’elle considère comme un avantage.
«Ce qui est difficile, c’est que ce ne sont pas toujours les mêmes coachs qui gèrent tous mes entraînements. Ce n’est pas facile pour eux de tout coordonner. Mais c’est aussi un avantage, car j’ai accès à des spécialistes qui m’aident à progresser davantage. J’ai trois coachs en tout qui m’encadrent.»
Ce parcours personnalisé lui permet de développer des compétences spécifiques et de maintenir un équilibre entre ses différentes activités sportives.
Organisation familiale rigoureuse
Derrière l’agenda bien rempli de Raphaëlle se cache une logistique familiale minutieuse orchestrée par son père, Mathieu Moffet, qui a déjà pris part à un triathlon par le passé.
«C’est moi qui prépare toutes ses semaines d’entraînement avec un planificateur», partage-t-il avec fierté. L’implication paternelle dépasse la simple organisation. Elle témoigne d’un engagement profond envers la réussite de sa fille et Raphaëlle le reconnaît.
«Mon père m’aide beaucoup. Il est très présent dans ma préparation et il s’assure que tout est bien organisé avec mes coachs.»
Cet équilibre est essentiel, d’autant plus que Raphaëlle excelle aussi sur les bancs d’école.
Élève disciplinée
Inscrite en sport-études au collège Reine-Marie, Raphaëlle parvient à maintenir une moyenne scolaire impressionnante, au-delà de 90 %.
«C’est plus simple pour moi. J’ai tous mes après-midis pour m’occuper de mes études, ensuite le soir je vais m’entraîner. Mon horaire est chargé, mais j’ai le temps de faire mes devoirs», explique la Lavalloise avec une remarquable maturité.
Pour son père, cette réussite académique repose sur une qualité essentielle: la discipline. «Ce qui fait sa force, c’est qu’elle travaille très fort. Elle est très ordonnée. C’est la constance dans ce qu’elle fait qui est à la base de cette performance académique-là», affirme Mathieu Moffet.
Raphaëlle démontre que le succès repose sur une organisation efficace et une volonté inébranlable.
Moteur familial
Au-delà des médailles et des performances, c’est un moteur plus personnel qui anime Raphaëlle.
«Je fais tout ça pour ma mère qui a été diagnostiquée d’un cancer, confie-t-elle avec émotion. Je veux qu’elle voie le plus beau de moi avant qu’il soit trop tard.»
Ce dévouement va bien au-delà du sport. Il constitue une véritable source de motivation au quotidien, une force intérieure qui la pousse à donner le meilleur d’elle-même à chaque entraînement, chaque course, chaque devoir.
L’adolescente dédie ses exploits non seulement à sa mère, mais aussi à toute sa famille, consciente que leur soutien est essentiel dans son parcours.
Modèles inspirants
Quand elle parle de ses sources d’inspiration, Raphaëlle cite spontanément des athlètes québécois qu’elle admire.
«J’aime beaucoup Emy Legault et Mary-Sophie Harvey. Ils ont des parcours vraiment inspirants.»
Emy Legault (triathlète olympienne) est une nageuse québécoise prometteuse et Mary-Sophie Harvey (nageuse olympienne, para-snowboardeur québécois, est reconnu pour son courage et sa persévérance sur la scène internationale. Ces figures lui montrent que l’excellence est accessible, peu importe les obstacles ou les parcours atypiques.
Jeune ambassadrice
Depuis peu, Raphaëlle est devenue ambassadrice pour des marques comme Giant Montréal, ZiZU Optics et Biosteel. Ce rôle la motive davantage.
«Je trouve ça vraiment le fun qu’ils fassent confiance à une jeune comme moi pour les représenter. J’aime qu’ils prennent des jeunes ambassadrices parce que ça montre qu’on peut réussir, même si on est petite.»
Ces partenariats sont pour elle une occasion de promouvoir des valeurs de persévérance et de dépassement de soi auprès des jeunes de son âge.
Pour les jeunes filles de Laval qui hésitent à se lancer dans le triathlon ou la natation, Raphaëlle a un message inspirant.
« l ne faut jamais hésiter. Même si on compte les échecs, il faut toujours se relever après chaque chute. Il ne faut jamais lâcher.»
Son parcours est la preuve vivante que la persévérance porte ses fruits, malgré les difficultés et les incertitudes.
Avenir en ligne de mire
Pour les Jeux du Québec, Raphaëlle se fixe un objectif ambitieux.
«J’aimerais faire un double podium en triathlon et en natation. C’est un objectif difficile à atteindre, il y a tellement de compétiteurs avec des niveaux élevés et je suis très jeune.»
La jeune fille est consciente que ses deux disciplines finiront par se faire concurrence dans son calendrier sportif.
Elle anticipe déjà que dans les prochaines années, elle devra sans doute en prioriser une. «En natation, si je continue à travailler fort, je vais atteindre des standards pour des compétitions plus élevées. Par exemple, cette année, je vais manquer le Grand Prix du Québec en natation à cause des Jeux du Québec en triathlon. L’année prochaine, je vais essayer de participer au Grand Prix et aux compétitions avec des standards encore plus élevés.»
Son rêve ultime? «Être une athlète olympique. C’est mon plus grand objectif et mon rêve aussi.»
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