En quarantaine en Espagne depuis le 13 mars, la Lavalloise Sylvie Limoges essaie sans succès de revenir au pays alors que le gouvernement fédéral n’écarte pas la fermeture complète de ses frontières.
La fermeture des frontières canadiennes annoncée le 18 mars par le premier ministre Justin Trudeau, afin d’endiguer la pandémie de coronavirus, inquiète notamment les Québécois qui sont encore coincés dans les Caraïbes ou en Espagne, comme Sylvie Limoges.
Près de 250 Québécois se retrouvent présentement dans le même hôtel que la résidente de Chomedey. De Torremolinos, tous essaient de trouver les moyens pour revenir au Canada.
Lors du point de presse dans la matinée du 19 mars, M. Trudeau affirme que le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour aider ces Canadiens, au-delà du prêt d’urgence qui leur est accordé pour subvenir aux besoin ou revenir au pays. Également, il indique avoir des discussions avec les dirigeants des compagnies aériennes et les présidents d’autres pays afin de coordonner le rapatriement des canadiens.
Suspension de vols
«J’avais un vol pour revenir à Montréal le samedi 21 mars, explique Sylvie Limoges. Malheureusement, le vol a été annulé et j’ai dû en acheter un autre avec Air Transat pour dimanche.»
Or, Air Transat a annoncé la suspension progressive de ses vols dans la matinée du 18 mars. La compagnie indique cependant qu’elle continuera à opérer des vols de rapatriement au cours des deux prochaines semaines.
À son tour, un peu plus tard dans la journée, Air Canada a aussi communiqué l’annulation de ses vols à l’extérieur du pays après le 31 mars.
«Ici, il y a des gens qui ne savent pas quoi faire parce que l’information disponible change chaque minute, explique la Lavalloise. D’autres n’ont pas le budget pour se permettre de payer un billet de retour qui peut coûter jusqu’à 3300 euros ( $5170 en dollars canadiens).»
Sylvie souligne que l’hôtel était plein lors de son arrivée et que chaque heure, d’autres personnes quittent pour revenir au Québec.
«Je sais qu’il y a une dame dans l’hôtel qui a fait un accident vasculaire cérébral ischémique (AVC) et qui attend une place l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé pour revenir. Son fils, qui est avec elle, assure qu’ils vont partir en fin de semaine sans aide médicale et que l’hôpital essaie de libérer une place pour sa mère. Pour le moment, elle reste dans sa chambre, en attendant son retour.»
Services frontaliers
Depuis l’annonce du gouvernement Trudeau quant à la centralisation des vols internationaux dans les aéroports de Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver, de nouveaux agents ont été déployés dans les zones des arrivées et des bagages pour informer les voyageurs.
«L’Agence des services frontaliers du Canada continue d’ajuster sa réponse selon les besoins, et mobilise des agents et des ressources supplémentaires pour traiter l’influx soudain de voyageurs au Canada», commente l’Agence des services frontaliers du Canada par voie de communiqué.