Orientations et prévention
Pierre Brochet et les personnes ayant pris son relais au micro ont insisté sur la nécessité d’adopter de nouvelles pratiques, parfaire les connaissances et dispenser une formation auprès des policiers, intervenants psychosociaux, du personnel enseignant et autres gens oeuvrant sur le terrain afin de mieux détecter de possibles cas de radicalisation.
La prévention se fera d’abord selon ce qu’on a appelé les valeurs lavalloises, notamment par l’instauration d’activités s’adressant autant à la société d’accueil qu’aux communautés issues de l’immigration. On veut promouvoir des modèles d’intégration auprès des jeunes et soutenir des jumelages interculturels, a mentionné Pierre Tessier, chef de division au Développement social de Ville de Laval.
Pour faciliter la détection, une grille a été établie. Quand un cas sera repéré, une cellule d’intervention sera mise en place, constituée d’experts de chaque organisation afin d’offrir toute l’aide possible à cet individu, a ajouté Michel Guillemette, directeur adjoint à la Police de Laval.
Les Commissions scolaires de Laval et Sir-Wilfrid-Laurier, ainsi que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval auront aussi un gros mot à dire dans ces stratégies pour contrecarrer l’endoctrinement d’élèves ou y réagir adéquatement.
Repérer les signaux
Une conférence de Meriem Rebbani-Gosselin, du Centre de la prévention et de la radicalisation (CPRVM), en a éclairé plus d’un sur le processus menant quelqu’un à adopter une idéologie extrême devenant son cadre de vie, pensant du même coup que la violence demeure la seule solution pour faire avancer sa cause.
«L’entrecroisement de ce qui se passe dans ma vie privée et dans la société peut devenir ce qu’on appelle la tempête parfaite si nous sommes en face de facteurs de vulnérabilité: décès d’un parent ou ami, passage difficile à l’âge adulte, isolement social, déconnexion familiale», de souligner Mme Rebbani-Gosselin.
Partenaire privilégié des stratégies lavalloises, le CPRVM dispose de trois équipes en intervention, prévention et recherche. Sa ligne d’assistance, le 1-877-687-7141, a reçu plus de 340 appels depuis mars et 17 de ces cas ont été transférés à la Gendarmerie royale du Canada. Sur son site Internet, l’organisme propose gratuitement un baromètre aidant à observer des signaux sérieux de radicalisation.