Le Service régional en désintoxication de Laval accueillera huit adultes aux prises avec un problème de dépendance à l’alcool et/ou aux drogues dans un environnement propice et sécurisé, sous supervision d’un personnel médical 24 heures par jour, sept jours par semaine.
Un grand besoin
Partenaire dans cette aventure avec La Maisonnée Paulette Guinois, qui supervisera le travail des éducateurs, le Centre le Maillon en assurera la prestation des services médicaux.
Ce centre de réadaptation en dépendance accompagne déjà, bon an mal an, un millier de personnes en clinique externe, dont près de la moitié montrent des problèmes de poly-toxicomanie, explique la directrice générale Danièle Dulude.
Selon cette dernière, les besoins en hébergement se font sentir à Laval depuis qu’elle dirige Le Maillon, soit 1998. Dix ans plus tard, en 2008, l’Agence de la santé et des services sociaux chiffrait à plus de 4500 hommes et plus de 1600 femmes les Lavallois aux prises avec de réels problèmes liés à la consommation de l’alcool, explique Mme Dulude. D’après la même étude, quelque 2000 Lavallois et 1000 Lavalloises vivaient une «dépendance aigue» aux drogues. «Depuis janvier 2009, l’Urgence de la Cité de la santé fait du dépistage et 85 % des gens reçus ne sont pas connus du Maillon», poursuit la directrice générale de ce centre de traitement de dépendance. Ils sont d’ailleurs aussi nombreux à accepter d’être suivis en clinique externe.
Incidemment, c’est le Centre le Maillon qui évaluera et référera les personnes au centre d’hébergement. Ce nouveau service en désintoxication permettra de mieux gérer les impacts du sevrage et les symptômes physiques qui demandent une intervention médicale, explique le coordonnateur du Maillon, Stéphane Chartrand, précisant au passage qu’un sujet «peut mourir d’un sevrage s’il n’est pas médicamenté».
Séjour moyen
En moyenne, un séjour entre les murs du Service régional en désintoxication devrait durer une dizaine de jours.
«Le processus de sevrage oscille entre 7 et 11 jours», mentionne Stéphane Chartrand. C’est le temps que prend normalement l’organisme à éliminer les substances toxiques.
Au besoin, à sa sortie du centre, un bénéficiaire nouvellement désintoxiqué pourrait être transféré à la Maisonnée Paulette Guinois, le centre d’hébergement voisin qui dispose de 24 chambres pour les hommes et de 12 chambres pour les femmes.
Connu jadis sous les vocables de Maisonnée de Laval et Maisonnée d’Oka, ce centre de thérapie et de croissance personnelle offre aux alcooliques, toxicomanes, pharmacodépendants et joueurs excessifs un cadre de vie favorable à la réflexion en vue de leur réhabilitation. À la Maisonnée Paulette Guinois, la durée d’un séjour varie entre trois et quatre semaines.
Financement
Par le biais de son programme de lutte contre l’itinérance, le gouvernement fédéral a contribué pour une somme d’un demi-million de dollars dans la réalisation du Service régional en désintoxication.
Ce projet, qui a mis quatre ans à voir le jour, doit également sa concrétisation à un don de 150 000 $ de la Maisonnée Paulette Guinois, confirme son directeur général Serge Lord. Le Centre le Maillon n’est pas en reste, lui qui a versé 100 000$ dans la construction du pavillon. Parmi les autres contributions, notons celle de 85 000 $ du Centre local de développement (CLD). Ville de Laval a pour sa part fait don du terrain, a signifié Thierry Viallet, administrateur de la Maisonnée.
Quant à l’apport du gouvernement provincial, il est loin d’être négligeable puisqu’il se traduit par une enveloppe annuelle et récurrente de 600 000 $, qui couvrira les frais d’exploitation de cette nouvelle ressource en sol lavallois.