Mis à jour le 05 Décembre 2025 à 14h36
Dans un climat politique où plusieurs acquis sont fragilisés et où les droits des femmes sont à nouveau menacés, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF), la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel (TCVCASL) et le Réseau des organismes en itinérance de Laval (ROIL) affirment leur devoir de mémoire et de vigilance.
Les organismes se souviennent des 14 femmes assassinées à la Polytechnique en 1989 ainsi que de toutes celles qui, depuis, ont été tuées parce qu’elles sont des femmes.
À l’occasion de la campagne 2025 des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes, les trois organisations ont choisi d’unir leur voix.
«36 ans plus tard, le 6 décembre demeure une date profondément marquante de notre mémoire collective et un symbole puissant de la violence qui persiste encore envers les femmes et les filles au Québec, écrivent les trois OBNL, dans un communiqué de presse conjoint. Les violences sexistes, conjugales, sexuelles, institutionnelles, économiques, numériques et psychologiques ne sont pas des événements isolés. Il s’agit d’une réalité bien présente dans toutes les régions, tous les milieux, et qui touche de façon disproportionnée certaines femmes, notamment les femmes autochtones, racisées ou issues de communautés ethnoculturelles, les femmes en situation de handicap, les femmes migrantes, les aînées, les personnes des diversités sexuelles et de genres, ainsi que celles vivant en contexte de précarité.»
Les trois regroupements partagent la conviction que la lutte contre les violences faites aux femmes exige la reconnaissance de leur caractère systémique, afin de permettre la mise en place de mesures concrètes pour enrayer les inégalités.
«Nous faisons actuellement face à un affaiblissement préoccupant du filet social québécois, qui touche d’abord les femmes: celles qui demandent de l’aide, mais aussi celles qui offrent les services essentiels», se préoccupe Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF, dans la même communication aux médias.
Contexte lavallois
À Laval comme ailleurs, les ressources d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale sont à pleine capacité. De même, les listes d’attentes pour les victimes d’agression à caractère sexuel ne font que s’allonger. Pour éliminer les violences, l’accès aux services est essentiel.
«La force du nombre, la cohérence des actions et le courage politique sont essentiels pour faire évoluer nos systèmes, déclare Geneviève Dionne, travailleuse sociale et directrice générale de la TCVCASL, via communiqué. Seule une volonté collective réelle permettra aux femmes de vivre en sécurité et d’accéder à l’aide dont elles ont besoin.»
Les organismes en itinérance se retrouvent dans une situation similaire. Les intervenantes de ces ressources, confrontées quotidiennement à la détérioration des conditions de vie, sont celles qui doivent aussi trop souvent refuser les services, faute de place.
Les secteurs communautaire, de la santé et de l’éducation, des milieux historiquement et majoritairement occupés par des femmes, absorbent des coups constants et une pression toujours croissante, dans un contexte de sous-financement chronique.
«Avec le temps, ces conditions précaires tendent à se normaliser, compromettant la santé et le bien-être des travailleuses, et ultimement, la qualité de l’accompagnement offert à la population, témoigne Caroline Nantel, coordonnatrice du ROIL, par voie de communiqué. Soutenir les ressources locales, c’est investir directement dans la sécurité et la dignité des femmes.»
Mobilisation
À Laval, notre mobilisation se manifeste de manière concrète. En 2018, à l’initiative de la TCLCF et de la TCVCASL, la Ville de Laval s’est dotée d’une œuvre permanente qui rend hommage aux vies volées lors de la tuerie antiféministe de Polytechnique.
L’œuvre Lux Aeterna, composée par Estelle Lemire à la suite d’un appel de projets destiné aux compositrices québécoises, fait résonner 14 mouvements, chacun dédié à chacune des femmes assassinées. Interprétée chaque midi du 25 novembre au 6 décembre sur le carillon de la Place Claude-Léveillé, cette création porte, année après année, une mémoire qui appelle à la justice et à la vigilance.
Cette année, la TCVCASL en compagnie de ses membres, s’est mobilisée en participant à l’Opération nationale concertée (ONC) et en diffusant des messages de sensibilisation sur ses plateformes numériques, contribuant à la visibilité et à la portée de cette campagne à Laval.
Afin de témoigner de leur solidarité, les membres de la TCLCF ont participé à la création d’une mosaïque collective. Ces créations symboliques et rassembleuses font écho au thème des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes Même monde, mêmes luttes, mêmes espoirs, qui nous rappelle que les droits des femmes et filles du monde sont interdépendants et gravement menacés.

«Dans un contexte mondial marqué par la guerre, les politiques de droite et l’austérité, l’espoir et la solidarité sont des forces gardiennes de notre volonté de justice et d’égalité réelle, concluent le trio d’organisations, dans la même communication aux médias. Aujourd’hui, nous revendiquons une société où chaque femme peut vivre librement, dignement et à l’abri des violences. Ensemble, soyons une partie active de la solution.» (C.P./IJL)
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