Lors du conseil municipal du mardi 13 avril, les élus lavallois ont restreint l’usage de pesticides sur le territoire, votant notamment à l’unanimité l’interdiction d’utiliser le glyphosate, un herbicide ayant longtemps été produit exclusivement par la firme controversée Monsanto.
Laval devient ainsi la première municipalité au Québec à interdire complètement l’utilisation du glyphosate.
Certes en 1991, la ville de Hudson, en Montérégie, avait été la première municipalité de toute l’Amérique du Nord à restreindre l’usage du glyphosate sur son territoire, après une lutte féroce de la dermatologue June Irwin, une pionnière du militantisme environnemental au Québec.
Les arguments de la scientifique avaient alors convaincu la Ville de Hudson d’agir, notamment contre les pesticides et herbicides jugés nocifs produits par Monsanto. Toutefois, au final, la règlementation comportait de nombreux cas d’exceptions.
«En revanche, le Règlement L-12824 de la Ville de Laval indique – noir sur blanc – que même lorsque les cas d’exceptions s’appliquent, le glyphosate ne peut pas être utilisé », de préciser par courriel Anne-Marie Braconnier, porte-parole de la troisième municipalité la plus peuplée du Québec.
Précisions
Selon la nouvelle réglementation de la Ville en la matière, il est désormais interdit de faire l’usage de pesticides à l’extérieur des bâtiments partout sur l’île Jésus.
À noter que certains cas (par exemple, exploitation agricole et horticole) font exception.
Également, les biopesticides et les pesticides à faible impact demeurent permis, mais les néonicotinoïdes et le glyphosate sont invariablement proscrits en milieu urbain.
Responsable des dossiers en environnement au comité exécutif de la Ville de Laval, la conseillère Virginie Dufour a souligné, via communiqué, qu’«Encore une fois, la Ville agit comme leader régional en matière d’environnement. Avec l’adoption de cette nouvelle réglementation, elle établit de nouvelles balises et va encore plus loin en devenant la première municipalité québécoise à interdire le glyphosate, une action significative pour protéger la santé et l’environnement.»
Objectifs
Par cette réglementation, la Ville affirme qu’elle pourra mieux encadrer l’usage des pesticides sur son territoire afin de protéger la santé humaine, les pollinisateurs, la faune et les milieux naturels.
L’utilisation à but esthétique de pesticides sur la pelouse ou d’autres végétaux n’est plus permise en milieu urbain.
De manière plus globale, la Ville pense pouvoir assurer un suivi plus serré de l’application de pesticides lors d’infestations, en plus de renforcer les exigences en matière d’éloignement des populations plus sensibles et des milieux naturels.
Finalement, par cette action, Laval réaffirme concrètement son engagement à préserver l’habitat du papillon monarque – ce qui s’ajoute à la liste de mesures qu’elle a déjà mises en place en tant que Ville amie des monarques. (B.L.)