S’il n’en tenait qu’à l’administration Boyer, Québec lui libellerait un chèque de 44 millions de dollars pour financer une partie des coûts de son projet d’infrastructure culturelle au centre-ville.
Voilà le montant de la demande d’aide financière que le Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social (CLSDS) a déposée auprès du ministère de la Culture et des Communications ce mois-ci.
En retour, la Ville s’engage à investir «minimalement» la somme de 77 M$ de ses propres fonds publics dans la construction de cette infrastructure où cohabiterait le projet de Bibliothèque centrale et le Centre de création artistique professionnelle de Laval.
Le conseil divisé
La facture totale pour l’ensemble de ce projet s’élèverait entre 160 et 180 millions de dollars selon les deux groupes d’opposition, qui s’y opposent.
«Il n’y a aucune étude qui démontre les besoins pour une bibliothèque centrale», a martelé avant le vote le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, affirmant que l’argent serait mieux investi dans la construction de bibliothèques de proximité qui manquent cruellement dans plusieurs quartiers de Laval, a-t-il insisté.
Quant au site retenu pour accueillir cette infrastructure culturelle, M. Larochelle a fait valoir qu’il y avait déjà trois bibliothèques à un jet de pierre de là, soit celles de l’Université de Montréal (UdM), du Collège Montmorency et du Collège Letendre.
Pôle incontournable
Le Service de la culture voit plutôt en cette future infrastructure «le fer de lance de la régénération du secteur Montmorency au centre-ville», qui en ferait «un pôle incontournable de recherche, d’expérimentation et d’innovation culture-savoir».
«Elle permettra à la Ville de Laval de réduire de façon importante son retard dans le réseau des bibliothèques [et] offrira également des conditions optimales de recherche, de création et de production aux acteurs culturels de Laval et soutiendra par le fait même leur développement», peut-on lire dans le sommaire décisionnel soumis en début d’année au comité exécutif.
Projeté tout juste en face du cégep, sur le terrain vague jouxtant le pavillon de l’UdM et l’école secondaire privée Letendre, le méga-équipement culturel contribuerait aussi à attiser «l’identité lavalloise, le sentiment d’appartenance [et] le sentiment de fierté des citoyens», y précise la responsable à la stratégie et au développement culturel, Emmanuelle Waters.