Tous sont sommés de rembourser solidairement le montant de 200 911.01 $, correspondant aux fonds présumément détournés par l’ex-dirigeant Mathieu Lavoie entre 2005 et 2011.
«Nous sommes déterminés à récupérer l’argent des Lavallois», a déclaré le maire Marc Demers lors d’un point de presse tenu en fin de matinée, le 31 juillet.
«C’est le premier d’une série de gestes qu’on va poser pour récupérer les sommes d’argent qui ont été volées aux Lavallois. On parle en termes de millions. Il est important d’envoyer un signal clair pour la suite des choses», a-t-il enchaîné.
Mathieu Lavoie
Rappelons que c’est lors d’un audit comptable exercé en février 2012, moins d’un an après le départ du DG de Laval en Fleurs, que des soupçons de malversations ont été soulevés contre Mathieu Lavoie.
Ce dernier qui, au moment de son embauche, était le gendre de Jocelyne Guertin, alors membre du comité exécutif de Ville de Laval sous l’administration Vaillancourt, fait face à des accusations criminelles pour supercherie, production de faux documents et abus de confiance. Ces accusations ont été déposées il y a quelques mois par le service de police de Laval devant la Cour supérieure.
Grossière négligence
Pour leur part, les 15 ex-membres du conseil d’administration (CA) visés par cette action en justice sont poursuivis pour «grossière négligence» en leur qualité d’administrateur de Laval en fleurs et de gestionnaire des subventions versées par la Ville.
Parmi eux, deux anciens élus de la défunte formation politique de Gilles Vaillancourt, à savoir Pierre Cléroux et Yvon Bromley.
Sont également ciblés Nancy Guay, directrice de l’agropôle à Laval Technopole, Benoît Lapalme, président de Laval en fleurs, Jocelyne Picard, Gilbert Sévigny, Adrien Ménard, Claire Roger, Paul Marquis, Éric Brisebois, François Lemieux, Noëlla Gendron, André Valentine, Roberta Roy et Richard Goyer.
Tous siégeaient au CA de Laval en fleurs «au moment où ils ont été mis au courant ou auraient dû se douter de l’existence des possibles malversations et n’ont pas agi de façon diligente dans l’exercice de leurs fonctions», peut-on lire dans la requête introductive d’instance.
À l’automne 2010, selon la preuve, l’ex-trésorier et membre du CA, Paul Marquis, les aurait informés d’irrégularités impliquant Mathieu Lavoie sans qu’aucune vérification complète ne soit effectuée.
On leur reproche également cette résolution adoptée le 5 novembre 2010, où les administrateurs se déclaraient «satisfaits du traitement des pièces justificatives des revenus et dépenses de Laval en fleurs», en plus de «souligner la rigueur comptable de Mathieu Lavoie et la validité des états financiers».
La Ville estime qu’ils «ont agi avec complaisance à l’égard des agissements frauduleux de Mathieu Lavoie» et «manqué à leur obligation d’agir avec prudence et diligence de même qu’avec honnêteté et loyauté dans l’intérêt de la société».
Assurance responsabilité
Au moment de la dénonciation des faits auprès d’Intact, la firme agissant à titre d’assureur responsabilité civile pour les administrateurs et dirigeants de Laval en Fleurs, la police d’assurance était toujours en vigueur.
Également visée par la présente requête, Intact Assurances «doit prendre fait et cause pour ses assurés». Ainsi, un procureur de la firme représentera les administrateurs poursuivis devant le tribunal, le 5 août, lors de l’audition de la cause.
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