Imaginez un parc municipal de 42 000 mètres carrés avec fenêtre sur 400 mètres de berges en bordure de la rivière des Prairies!
Imaginez maintenant ce même parc riverain relié au centre-ville par le corridor vert piétonnier du boulevard Armand-Frappier! C’est ce dont rêve Raymond Lamothe, ce citoyen engagé venu au conseil municipal cet été pour réclamer l’acquisition de ce terrain dont l’Institut national de la recherche scientifique – Institut Armand-Frappier (INRS-IAF) cherche à se départir.
Il faut agir rapidement, disait-il, inquiet de voir les promoteurs immobiliers flairer la bonne affaire. Un site aussi exceptionnel doit demeurer dans le domaine public, tranchait-il.
Volonté municipale
L’intérêt est là, avait aussitôt affirmé le maire Marc Demers, confirmant que la Ville et le centre universitaire étaient en pourparlers.
D’ailleurs, en 2014, moins d’un an après la prise du pouvoir, il avait signifié au recteur de l’INRS-IAF la volonté de la Ville d’acquérir ce terrain le jour où il serait mis en vente.
«C’est un engagement de notre parti politique de récupérer le plus de berges possible et ça fait partie des enjeux», avait-il enchaîné en réponse au citoyen lors du conseil du 5 juillet.
À la séance du conseil du 2 octobre, les élus ont adopté à l’unanimité la proposition – déposée quatre mois plus tôt – par le conseiller de l’opposition officielle, Claude Larochelle, à l’effet d’entreprendre «des démarches urgentes auprès du propriétaire».
Attribuant tout le crédit à Raymond Lamothe, qui l’avait approché à l’hiver avec son projet de parc urbain intégré, M. Larochelle est formel: «Le dernier terrain riverain dans la zone centre-ville doit rester dans l’espace public.»
En action
Responsable des affaires publiques au Service des communications, Sarah Bensadoun détaille les actions que la Ville a posées depuis que le propriétaire institutionnel lui a manifesté son intention de vendre.
Visite du terrain et du bâtiment qui abrite actuellement le Musée Armand-Frappier, préparation d’un rapport d’évaluation avec différents scénarios d’acquisition, demande budgétaire pour une acquisition future et création d’un groupe de travail pluridisciplinaire pour discuter de l’usage et de l’entretien du site. «Une fois le tout complété, le dossier sera ensuite soumis aux autorités municipales pour décision», précise-t-elle.
Valeur
Situé entre le boulevard des Prairies et la rivière du même nom à l’ouest de l’autoroute 15, le terrain ici convoité fait partie d’un grand ensemble dont la superficie totalise 192 000 mètres carrés.
Au rôle d’évaluation municipale, la valeur foncière de ces terrains qui s’étendent au nord du boulevard des Prairies s’élevait au 1er juillet 2014 à 13,6 M$.
Sans égard à la valeur ajoutée que présente un terrain au bord de l’eau, une simple règle de trois établit grossièrement autour de 3 M$ le terrain que la Ville souhaite acquérir. À cela, il faut ajouter le bâtiment qui s’y trouve au 531, boulevard des Prairies évalué à 579 600 $.
Reste maintenant à savoir le montant que l’INRS-IAF exigera pour ce terrain qui fait l’envie de bien des promoteurs et si, dans ses négociations, la Ville saura tirer profit des liens étroits qui unissent les deux organisations fondatrices de la Cité de la biotechnologie et de la santé humaine du Grand Montréal, à Laval.