L’homme de 48 ans fait partie des 6 détenus qui se sont évadés d’un pénitencier à sécurité minimum au Québec depuis 1 an. Sur ces six personnes, quatre ont été appréhendées. La dernière évasion à Laval remonte à la mi-juin, soit celle de Dave Bernatchez, retrouvé dans les 48 heures suivant sa fuite, et ce, sans incident.
Une enquête est actuellement en cours, afin de faire la lumière sur les circonstances entourant la fuite de René Charlebois.
«Lorsqu’il y a une évasion, c’est très sérieux et toute évasion est une évasion de trop», indique Serge Abergel, gestionnaire régional aux communications pour le Service correctionnel du Canada, tout en précisant «qu’il n’y a pas d’évasion dans les autres paliers de sécurité».
Évolution des dossiers
De manière générale, une personne reconnue coupable d’un meurtre au premier degré restera minimalement pour une période de deux ans dans un établissement à sécurité maximale. Dépendamment de l’évolution du dossier, du suivi des programmes et des nombreuses évaluations effectuées par les spécialistes du service correctionnel, il sera déterminé si l’individu est apte à être transféré dans un établissement à sécurité inférieure.
«Et cela de manière sécuritaire, ce qui est primordial dans toutes les décisions qui sont prises, ajoute M. Abergel. Le détenu doit nous démontrer un comportement qui nous laisse croire qu’on puisse le transférer de façon sécuritaire en médium et peut-être au minimum.»
La vocation du minimum
Au Québec, le Service correctionnel du Canada a plus de 5000 délinquants sous sa responsabilité, dans les 3 types d’établissements, soit en sécurité minimum, médium et maximale. Chacun détient sa propre vocation et son encadrement particulier. À la Montée Saint-François, environ 250 personnes y sont détenues.
Dans le système carcéral, la place de l’établissement à sécurité minimale se situe entre le médium et la maison de transition, établie dans la communauté. Ce niveau d’incarcération occupe une place importante dans le processus de réinsertion, qui est son mandat principal.
«Selon notre expérience, la façon la plus sécuritaire de retourner des individus en société, c’est avec le principe de la réinsertion sociale, explique M. Abergel. Ce n’est pas ce que nous recherchons de laisser quelqu’un sortir sans l’avoir bien préparé à son retour en société.»
Le minimum est donc le palier le plus près du retour en collectivité. Toutefois, ce dernier n’est pas un droit acquis.
«Cela dépend de ce que la personne présentera à la Commission des libérations conditionnelles du Canada, ajoute M. Abergel. Tout dépend de chaque dossier.»
Sécurité «dynamique»
Au sein de ce palier d’établissement, la sécurité se fait de façon «dynamique», c’est-à-dire par l’entremise d’évaluations continues entre le détenu et l’équipe de gestion de cas.
«Si on compare au niveau médium et maximum, la sécurité se fait de façon beaucoup plus statique, c’est-à-dire que l’on retrouve des barrières physiques, telles que des clôtures, des barrières ou des portes», fait savoir M. Abergel.
Aucune arme à feu
Dans un niveau de sécurité minimum, on ne retrouve pas de tours de surveillance, comme dans un médium ou un maximum. En effet, le périmètre d’un établissement à sécurité minimale est clairement «délimité», mais n’est pas «contrôlé directement». Par ailleurs, aucune arme à feu n’est conservée dans l’établissement.
En parallèle, le niveau supérieur est bien délimité, sécurisé et contrôlé. Les déplacements des détenus et les contacts entre eux sont règlementés et surveillés. Des armes à feu sont conservées dans l’établissement, mais ne seront pas déployées à l’intérieur des murs, à moins que les agents en reçoivent l’ordre.