François Legault, premier ministre du Québec et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), assure qu’un gouvernement caquiste investirait de façon importante dans le réseau de santé lavallois.
«Avec l’augmentation de la population à Laval ces dernières années, il faut agrandir et moderniser la Cité-de-la-Santé, a-t-il mentionné en entrevue exclusive au Courrier Laval. Je prends l’engagement aujourd’hui que la construction, la modernisation de la Cité-de-la-Santé va se faire avec un gouvernement de la CAQ.»
Il estime qu’il s’agit d’un «incontournable pour mieux servir les résidents de Laval».
Lors de son passage au Studio 2M, M. Legault n’a d’ailleurs pas caché qu’il souhaite faire des gains sur l’île Jésus lors des prochaines élections. En 2018, seul Christopher Skeete était parvenu à ravir la circonscription de Sainte-Rose aux candidats libéraux.
«On a de grands espoirs d’augmenter ce chiffre [lors des élections] le 3 octobre, note-t-il. On ne prend rien pour acquis, mais, quand même, ça va bien. Je pense que les gens se sont rendu compte depuis quatre ans avec la CAQ, contrairement à ce qui était arrivé avec le Parti libéral et le Parti québécois, bien qu’on investit à Laval.»
Demandes municipales
Le premier ministre du Québec a été questionné au sujet des demandes émises aux différentes formations politiques par le maire Stéphane Boyer. En plus de partager son désir d’investir dans le logement social, M. Legault croit qu’il deviendra nécessaire de permettre la taxation de la spéculation foncière.
«Le maire Boyer a absolument raison, estime-t-il. Actuellement, il y a des terrains dans beaucoup de villes au Québec qui sont situés dans des endroits stratégiques et, malheureusement, il y a des propriétaires qui ne veulent pas vendre pour toutes sortes de bonnes ou mauvaises raisons. Ces terrains-là sont importants pour le développement, que ce soit du logement ou industriel.»
Le chef de la CAQ est également ouvert à la demande lavalloise de céder les terrains inutilisés en bordure de l’autoroute 25 afin d’y jeter les bases d’un nouveau parc industriel municipal. Il soutient toutefois qu’il faudra «voir tout le défi de la question de dézonage».
M. Legault ajoute que l’un des grands projets lavallois des quatre prochaines années serait de trouver de nouvelles façons de relier Montréal et Laval via la ligne orange du métro.
À cela s’ajouterait des investissements pour créer de nouveaux emplois payants, ainsi qu’améliorer les infrastructures scolaires.
«On a rénové certaines écoles, mais il y a encore beaucoup de travail à faire à Laval, estime-t-il. Ç’a été négligé pendant 15 à 20 ans la rénovation des écoles, donc on va continuer aussi du côté de l’éducation.»
Francisation et environnement
Selon les données du recensement 2021 publiées par Statistiques Canada, on note une baisse de trois points de pourcentage du français à titre de première langue parlée à la maison par rapport à 2016. Cela place la région sous la barre des 70 %.
Questionné à ce sujet, l’actuel premier ministre provincial se dit inquiet de la situation.
«Je pense qu’on souhaite, tout le monde, francophones et non francophones, que le Québec reste une nation distincte qui n’est pas comme Chicago, comme Boston, mentionne-t-il. Montréal, Laval, le Grand Montréal, c’est unique à cause du français.»
Il croit qu’on doit faire davantage d’efforts. Cela passerait notamment par le respect de la capacité d’intégration, et ce, malgré le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre.
«Il faut orienter les jeunes et moins jeunes aussi dans les secteurs où il y a beaucoup d’emplois, propose-t-il comme solution. Je parle de la construction, je parle de l’éducation, la santé, les technologies de l’information. Il y a des secteurs aussi – prenons juste le commerce de détail – où il va y avoir une baisse des emplois, donc la responsabilité du gouvernement, c’est d’aider financièrement ces gens-là à se requalifier.»
Le chef de la Coalition avenir Québec a complété son entrevue avec le Courrier Laval en réitérant l’importance de l’hydroélectricité dans le plan environnemental de son parti.
«On est en train de développer l’acier vert, l’aluminium vert, l’hydrogène vert, mais, là où on a une différence avec les autres partis, c’est qu’ils pensent être capables d’y arriver juste avec l’économie de l’énergie et l’éolien. Nous, on pense qu’on doit aller vers les barrages, parce qu’on va avoir beaucoup de besoins en électricité», conclut-il.
Une invitation d’entrevue a été lancée à tous les chefs des principales formations politiques en marge du Rendez-vous électoral provincial 2022 organisé par le Courrier Laval. Ces entrevues seront disponibles sur notre site courrierlaval.com et plateformes numériques en format audiovisuel au cours des prochaines semaines.