En lançant son nouveau programme Justice et équité, le Service de police de Laval (SPL) compte se rapprocher au maximum de la communauté et engager des actions visant à enrayer la discrimination dans ses interventions sur le territoire.
En entrevue avec le Courrier Laval, le directeur du SPL, Pierre Brochet, rappelle qu’une collaboration a déjà été établie avec le Centre services scolaire de Laval.
Un projet-pilote a été mis en place à l’école secondaire Saint-Maxime, à Chomedey. Deux jours chaque semaine, un agent se rend sur place afin de créer des liens.
«La policière ou le policier peut ainsi échanger dans un contexte détendu avec ces jeunes, de confier Pierre Brochet. C’est important pour démystifier notre rôle et, pour ces jeunes, de voir la police autrement que lors d’une intervention, sous un autre angle.»
D’autre part, une rencontre est prévue prochainement avec Yves Michel Volcy, directeur du CSS de Laval pour aller plus loin dans cette collaboration.
Toujours en lien avec cet objectif, le SPL a mis sur pied trois équipes sportives en basketball, volleyball et soccer, trois sports clefs pour rejoindre les adolescents lavallois.
Trois matchs sont d’ailleurs au programme dans la semaine du 4 avril pour visiter diverses écoles secondaires.
«Ce n’est que du plaisir et de l’agrément!», de continuer chef Brochet, qui a troqué l’uniforme pour le short en octobre passé, tentant de réussir quelques paniers lors d’une de ses parties amicales.
Rapprochement
Afin de renforcer ses liens avec la population, la police entend faire une tournée de l’ensemble des quelque 600 organismes communautaires de la région.
On veut ainsi recueillir leurs observations sur le programme Justice et équité, afin de développer d’autres initiatives, mais resteront cohérentes avec ce qui se fait déjà sur le terrain.
«Il faut passer le message ferme qu’à la police de Laval, on ne tolère pas la discrimination et qu’on veut agir de façon juste et équitable envers tous les citoyens, afin qu’ils se sentent respectés»
– Pierre Brochet, directeur du Service de police de Laval
S’accompagnant d’un énoncé de non-discrimination, ce plan d’action se décline en sept grands axes: les pratiques policières et l’énoncé, une approche inclusive envers la diversité, la formation, le recrutement, la gestion du changement et la communication, la gouvernance ainsi que les ressources humaines et budgétaires.
À titre d’exemple, des agents travaillent déjà avec les intervenants de SAJ (Service aux jeunes) Laval. On rencontre les parents d’enfants montrant certains signes de radicalisation, question d’établir une stratégie pour leur éviter le chemin de la criminalité.
«Nous sommes déjà en mouvement dans les axes déterminés, soutient Pierre Brochet. Nous voulons intensifier tous ces efforts de rapprochement avec la communauté. Ça vient autant de nos consultations citoyennes que celle de nos policiers à l’interne.»
Autres ressources
Afin de nourrir ses réflexions, le SPL a mené diverses démarches pour mieux connaître la qualité de la relation entre la police et les citoyens de Laval.
Mentionnons Le Grand dialogue, une consultation auprès de citoyens et des employés SPL, qui a permis de sonder la population sur les perceptions et les attentes des citoyens à l’égard du Service de police de Laval.
Au total, plus de 3000 Lavallois ont fait entendre leur voix depuis juin 2020.
Pour supporter toutes ces initiatives, la Ville de Laval injectera 500 000$, une somme qui servira, entre autres, à inclure des ressources jusqu’ici négligées, dont un criminologue, question de colliger de l’information sur les interpellations et mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain.
Sont aussi au menu l’embauche d’un expert en formation et d’un médiateur social. Ce dernier sera prêt à se rendre dans un quartier, un parc, où un phénomène de délinquance ou de criminalité commencent à poindre.
«Le métier de policier est devenu de plus en plus complexe, observe Pierre Brochet. On se prépare à l’avenir. On a entendu beaucoup de témoignages sur la discrimination.»