La contribution canadienne à la conquête spatiale passe souvent sous silence à côté des géants comme les États-Unis et l’Union soviétique, ce que le Cosmodôme a voulu changer, en présentant Montréal dans l’espace, une exposition du Musée des ondes Émile Berliner, jusqu’en octobre 2019.
«C’était vraiment idéal pour notre institution, non seulement pour l’espace utilisé, mais dans le thème abordé, convient Marie-Michèle Limoges, directrice du contenu scientifique au Cosmodôme. Ça met en lumière l’aide apportée par des industries locales dans l’exploration du système solaire.»
De l’apport à la construction du premier orbiteur canadien, Alouette 1, aux nouvelles technologies de transmission, en passant par le célèbre Bras canadien, Montréal a su se démarquer comme chef de file de l’aérospatial au Canada et même dans le monde.
Témoignage
Le dévoilement de la galerie s’est déroulé en octobre avec la présence de quelques scientifiques de l’époque.
«Nous avons établi un standard qui a été dupliqué par la suite, a décrit Lorne A. Keyes, ingénieur pour RCA et SPAR dans les années 1970 et 1980. Le satellite de télécommunication Anik A1 était techniquement très avancé. Les gens ont compris que notre groupe de Canadiens savait ce qu’il faisait.»
L’exposition retrace et décrit les réalisations des principales entreprises aérospatiales montréalaises. À titre d’exemple, les gens pourront apprendre le rôle de RCA Victor dans la construction d’Alouette 1, mis en orbite le 29 septembre 1962, moins de 5 ans après le premier satellite artificiel, Spoutnik 1.
Portée
La première exposition itinérante du Musée des ondes Émile Berliner a d’abord été présentée dans les locaux de l’établissement, en 2016, dans Saint-Henri, à Montréal. Les entreprises présentées sont RCA Victor, RCA, SPAR, EMS Technologies et MDA.
«Avec la visibilité du Cosmodôme, l’histoire va trouver son public», a déclaré Béatrice Perier Agostini, gestionnaire des communications pour MDA.
Les objets disponibles au regard des visiteurs témoignent des avancées technologiques permises par Montréal.
«Ça complète bien notre exposition permanente, a indiqué Marie-Michèle Limoges. Il y a une version miniature du Bras canadien et en se retournant, les gens peuvent en observer une reproduction grand format au premier étage.»
Fierté
À l’époque des premiers satellites, le Canada ne possédait pas les mêmes ressources que les autres puissances mondiales. L’envoi d’Alouette 1 a prouvé l’expertise des scientifiques et ingénieurs locaux.
«J’ai été très chanceux de travailler à RCA, a ajouté Lorne A. Keyes. C’était une grande opportunité de travailler sur des projets d’envergure.»
Aujourd’hui, la mission Constellation RADARSAT (RCM), commandée par l’Agence spatiale canadienne en 2013, retient l’attention. Le lancement du trio de satellites de surveillance des écosystèmes, testé par MDA, est prévu pour l’été 2019, en Californie.