Ce voyage de recrutement vise à développer, entre autres, la formation professionnelle d’élèves dans les programmes de santé du Centre de développement des compétences (CDC) Pont-Viau, via l’International Student Program.
Dans une longue présentation devant une salle comble, ils ont justifié la nécessité de se rendre sur place pour recruter des élèves internationaux, et ce, même si un partenariat a été créé en juin avec une firme privée, EduEdge Inc, spécialisée dans ce domaine. Rappelons que la compagnie a payé l’entièreté des frais des 10 jours en Inde du président, tandis que la DG a financé son voyage à même les fonds de la CSSWL, dont les coûts s’élèvent à plus de 10 000 $. Une minorité de commissaires se questionnaient sur la pertinence de ce genre de périple pour les dirigeants, en plus de ne pas avoir été consultés à cet effet lors du conseil de juin.
Par ailleurs, une entente de partenariat sur 10 ans a été signée lors de la dernière séance par les dirigeants de la CSSWL, la Commission scolaire Lester-B.-Pearson et EduEdge Inc, une action lucrative pour la CSSWL.
400 000 $ pour Laval
La DG a mentionné des bénéfices de 400 000 $ pour le programme de santé de l’établissement de Pont-Viau pour cette année, lequel accueillera une vingtaine d’étudiants et qui rapporte environ 14 000 $ par personne. Elle assure que le partenariat est divisé en trois autant au niveau des revenus que des dépenses.
«J’ai un peu de misère avec ça, exprime le commissaire Mike Pizzola, qui s’oppose à ce séjour comme d’autres de ses homologues. Ce sont nos édifices et eux ne payeront pas pour l’électricité, l’aménagement et l’entretien, mais prendront les profits. Ce sera une zone grise pour longtemps. Cette compagnie-là fait des profits et on s’associe à elle pour ça, mais rien ne promet qu’elle va partager les dépenses avec nous. On se sent obligés de faire affaire avec elle.»
Rencontres protocolaires
La demande pour que les deux hauts dirigeants de l’établissement public soient présents sur les lieux a été faite par le partenaire privé. «EduEdge a indiqué que c’était important que le président de la Commission scolaire soit là, car c’est très protocolaire lorsqu’on va dans d’autres pays afin de recruter des élèves, explique Maxeen Jolin, coordonnatrice du Service des communications à la CSSWL. Au départ, nous nous sommes dit qu’on ne pouvait pas envoyer dans les deux pays les deux têtes de la Commission scolaire: on est un organisme public et ce ne serait pas responsable.»
Le partenaire aurait alors insisté pour avoir le président, un élu qui a normalement une fonction politique, jusqu’à lui payer l’entièreté de ses frais de voyage.
«Selon notre code d’éthique, on n’a pas le droit d’accepter des pots-de-vin», insiste M. Pizzola.
Enfin, M. Milas et Mme Vucko ont partagé leurs souvenirs de voyage devant l’auditoire, en faisant défiler sur un projecteur quelques photos, tout en se remémorant des situations en lien avec leur immersion culturelle. En marge de leur recrutement au niveau secondaire, ils sont aussi allés voir des projets d’étudiants dans quelques universités indiennes, une clientèle que la CSSWL ne dessert pas.
La directrice générale de la CSSWL n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.