La ministre responsable de la région de Laval, Francine Charbonneau, assure que les projets vont toujours de l’avant. Les grands travaux inscrits dans le document sont ceux dont le coût total est supérieur à 50 M$.
«Pour la Place Bell, c’était moins de 50 M$ qu’on y injectait, laisse-t-elle savoir. Pas besoin de l’inscrire dans le PQI, nous l’avons dans un autre document qui indique qu’on continue de cheminer avec le dossier.»
Quant au projet de l’autoroute 19, évalué entre 500 et 600 M$, et dont les travaux s’échelonneront sur 48 mois, la ministre explique qu’il ne se retrouve pas dans le PQI 2014-2024, car des démarches restent à compléter avec le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Elle ajoute que ce dernier chantier sera inscrit dans le plan de 2015-2025 ou 2016-2026.
« Il n’est pas signifié dans les crédits de cette année qu’il sera fait, mais il l’est dans les documents. Le gouvernement du Québec s’assure aussi que lorsqu’il s’engage à un prix, il reste à ce prix-là.»
Mécontentement
Dans son budget, le ministre des Finances annonçait une croissance de 3 % pour le système de la santé, et ce, pour les 8 prochains mois de l’année fiscale. Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) clame que ces sommes peinent à couvrir les coûts de fonctionnement de base du système et que cela risquerait d’engendrer des coupes dans les services en plus de porter atteinte à leur qualité ou à la sécurité des patients.
Ces mesures, imposées à l’ensemble du Québec, ne tiennent pas compte des particularités régionales, notamment à Laval, où le vieillissement de la population crée de plus en plus de nouveaux besoins.
«C’est l’Agence de la Santé et des Services sociaux (ASSS) de Laval qui devra faire des choix par rapport aux priorités qu’elle déterminera, indique Mme Charbonneau. Pour les prochains mois, ce ne sera pas facile pour personne. Les mesures mises en place ne sont pas là pour bonifier, mais pour maintenir les services. Dans 18 mois, nous sortirons de cet aspect un peu sévère et nous serons capables de s’offrir les services qu’on veut.»
Révision des programmes sociaux
Le gouvernement a annoncé une commission de révision des programmes sociaux qui permettrait, au terme des résultats, de renflouer les coffres de l’États avec un montant de 3,3 milliards de dollars. Étant à la tête du ministère de la Famille du Québec, Francine Charbonneau conjugue avec un grand nombre de programmes sociaux. Elle soutient que les prochains mois ne seront pas faciles pour les organismes communautaires.
«Il y a des programmes qui se donnent en double, observe la ministre. Je donne toujours comme exemple les organismes de francisation qui se dédoublent à Laval. Chacun d’eux essayent de venir chercher une petite bouchée du gâteau. Pour cela, il faut s’arrêter et se demander si on fait les choses de la bonne façon et pour les bonnes raisons. On se posera les questions collectivement pour arriver aux meilleures pistes de solution, mais ce ne sera pas simple. Il y a aussi toute la bureaucratie autour des organismes à revoir.»
Vivre à crédit
Pour justifier ces mesures, Mme Charbonneau soutient que le Québec ne peut plus fonctionner à l’aide du crédit. Elle clame que la province n’a plus d’argent à injecter dans les investissements.
«Si on prend un prêt, le rendement actuel n’est pas suffisant pour payer ce qu’on doit. Au final, on fonctionne à crédit tout le temps, ce qui fait augmenter la dette de nos enfants et petits-enfants et ne règle pas le problème de société.»
Elle reconnaît cependant qu’un gouvernement qui investit dans les infrastructures et services publics participe à la régulation de l’économie et crée davantage d’emplois sur son territoire.