Rien n’arrête le petit Joshua Gagné-Paul. Âgé de 3 ans, il aime bouger, courir, jouer avec ses amis. Tout compte fait, il est comme les autres garçons de son âge. Mais Joshua vit avec une amputation congénitale au bras droit depuis sa naissance.
Durant la grossesse, sa mère Vanessa Paul-Bidon a été confrontée à un choix difficile, voire même déchirant: allait-elle garder son enfant? «On m’a confirmé la malformation lors de l’échographie de quatre mois, raconte-t-elle. J’ai posé plusieurs questions, mais dès que les médecins m’ont dit que son cerveau était intact, j’ai su que j’allais le garder.»
La situation dans laquelle se trouve Joshua occasionne bien sûr toutes sortes de défis. Par exemple, l’été dernier, le gamin avait beaucoup de difficultés avec son équilibre du côté droit, ce qui causait des chutes à répétition.
«Il tombait en pleine face lorsqu’il partait à courir, affirme Vanessa. J’ai fait appel à plusieurs hôpitaux, parce que ça me stressait; je n’aimais pas le voir avec une grosse prune. Il a fallu prôner la patience. Heureusement, la situation est revenue à la normale depuis qu’il comprend mieux son handicap.»
Même s’il n’a pas d’humérus, Joshua Gagné-Paul se débrouille admirablement bien, notamment grâce à une procédure spéciale initiée par sa mère.
«Alors que mon fils était âgé de deux mois, j’ai observé une courbure se former dans la phalange, qui était collée. Je me suis alors dit qu’il serait bien de créer une sorte de pince en décollant les doigts qui étaient en train de se former. L’idée était bonne. Le 22 décembre 2016, les médecins ont pris un ligament dans son pied, ainsi qu’une greffe de peau sur son ventre, pour reconstruire la main. Ce fut des moments difficiles, mais ça en valait la peine puisqu’aujourd’hui, il se sert beaucoup de cette pince.»
Comme une famille
En mai dernier, Joshua Gagné-Paul a participé au Séminaire pour enfants amputés de l’Association des Amputés de guerre, à Québec. Durant trois jours, ce séminaire offrait aux enfants et à leurs parents l’occasion de rencontrer et développer des liens avec d’autres personnes vivant sensiblement les mêmes situations.
«Ce fut une fin de semaine très agréable où Joshua a pu participer à plein d’activités, d’expliquer la maman. Il y avait des jeux pour lui, plein d’information pour moi. Les Amputés de guerre nous ont aussi offert un tas de ressources. À mon avis, c’est vraiment le meilleur organisme. Nous nous considérons vraiment chanceux.»
En tant qu’adhérent du Programme Les Vainqueurs, Joshua peut obtenir de l’aide financière pour l’achat de membres artificiels En prenant part à ces séminaires, les Vainqueurs et leurs parents reçoivent de l’information sur les récentes innovations en matière de membres artificiels. L’Association vient aussi en aide aux parents qui peuvent se sentir démunis devant certaines situations, comme apprendre à composer avec les taquineries et l’intimidation.
L’été pour s’amuser
Joshua fréquente en ce moment le CPE Force Vive, à Duvernay, une garderie en milieu familial très appréciée par la famille. Au début, les autres enfants posaient beaucoup de questions sur le handicap de Joshua, mais à force de le côtoyer jour après jour, l’habitude s’est installée.
Et les plans de l’été? Se tenir loin des hôpitaux qu’ils ont fréquentés un peu trop souvent au cours des trois dernières années! À l’automne, ils rencontreront un prothésiste, mais en attendant, le mot d’ordre est de profiter de l’été. D’ailleurs, Joshua a déjà une bonne idée du prochain défi qui l’attend: faire de la bicyclette.
«Je suis persuadée qu’il réussira à en faire, estime Vanessa. C’est un véritable cadeau pour une mère de voir son petit gars être aussi persévérant dans la vie de tous les jours.»