Le député solidaire de Maurice-Richard et responsable en matière de Cybersécurité et numérique, Haroun Bouazzi, demande à ce que les députés se penchent en commission parlementaire sur les avancées récentes des applications d’intelligence artificielle (IA) comme GPT-4, le deepface, les systèmes de prise de décision autonome, etc.
Le mercredi 29 mars, plus de 1125 acteurs du milieu technologique, dont le Montréalais Yoshua Bengio, signaient une lettre ouverte pour alerter les gouvernements et demander une pause de 6 mois dans le développement des systèmes d’IA dotés d’une intelligence compétitive humaine, allant jusqu’à dire que ces systèmes pouvaient «poser de graves risques pour la société et l’humanité».
«En tant qu’élu.e.s de l’Assemblée nationale, il est de notre devoir de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir collectivement aux moyens que nous avons pour comprendre, prévoir et encadrer ces changements extrêmement rapides, soutient M. Bouazzi, par voie de communiqué. Il faut d’un côté faire profiter le bien commun du progrès en cours tout en protégeant la société québécoise des effets néfastes potentiels.»
Ces bouleversements soulèvent plusieurs craintes, notamment concernant la démocratie, les pertes d’emplois, la protection des données personnelles, la fiscalité, la fracture numérique, le plagiat et la formation de la main-d’œuvre pour s’adapter à l’IA ainsi que la possibilité de générer de faux contenus hyperréalistes (images, vidéos).
«Le législateur semble souvent pris au dépourvu face aux développements technologiques qui opèrent dans des vides juridiques, ajoute Haroun Bouazzi. Ce que nous avons vécu avec Uber ou Airbnb n’est rien devant les changements majeurs qui nous attendent dus à l’IA. Ces technologies se développent à un rythme effarant. Tenir une commission parlementaire dès cette session devrait être une priorité.»
(C.P./IJL)