La Fédération des OSBL d’habitation des 3L (FOH3L) déplore l’aggravation de la crise du logement et la croissance du nombre de personnes en situation d’itinérance, de vulnérabilité ou qui sont logées de manière inconvenable à l’approche de la période des déménagements.
«Nous sommes bouleversés de voir la situation de nombreux ménages qui, en raison de la pénurie de logements réellement abordables et de l’insuffisance criante de logement sociaux, sont actuellement forcés de demeurer dans un logement inadéquat, inadapté, trop petit, trop cher ou même insalubre», mentionne Jessie Poulette, porte-parole de la FOH3L, par communiqué.
La Fédération précise que le dernier dénombrement de personnes en situation d’itinérance visible s’élevait à environ 10 000 individus au Québec. L’itinérance aurait depuis augmenté de 44% en 5 ans.
Dans une note publiée le 17 juin, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques rappelle également que la «crise du logement n’est pas un phénomène récent et [que] les statistiques des 20 dernières années révèlent que les causes du problème doivent être cherchées ailleurs que dans un déficit d’investissement causé par une réglementation trop contraignante».
Demandes
À l’occasion des Journées d’étude sur le logement social et communautaire, tenues les 29 et 30 mai à Montréal, plusieurs partenaires du milieu de l’habitation communautaire sont arrivés à la conclusion qu’il était «impératif» d’augmenter la proportion de logements hors marché à 20% du parc immobilier.
«Pour répondre à cet objectif, les fournisseurs de logements sociaux et communautaires ont besoin d’un programme de financement à la fois prévisible, pérenne et adéquatement doté», analyse la FOH3L.
Outre la construction de nouvelles unités, elle croit que la démarchandisation d’une partie du parc immobilier demeure une avenue à privilégier.
La Fédération souligne d’ailleurs que l’adoption du projet de loi suspendant les évictions de locataires pendant une période de trois ans offre un certain répit à ceux-ci, mais juge que le gouvernement «est en mode « réaction » et n’offre aucune vision globale en matière d’habitation». (N.P)