Mis à jour le 19 septembre 2025 à 09h39
80 ans du Courrier Laval. En 1985, quand Denis Gauvin se présente au Courrier Laval pour un emploi d’été de messager, il ne se doutait certes pas qu’il allait en devenir le directeur de production et infographiste en chef trois décennies plus tard.
En plus de 40 ans au sein du média lavallois, Denis Gauvin aura été un témoin privilégié du mode de production autant du journal dans sa version papier que de l’émergence de ses plateformes numériques.
À son arrivée, celui qui étudie alors en sciences sociales hérite rapidement de responsabilités liées à la confection des maquettes publicitaires du Courrier Laval.
«J’ai donc été formé sur le tas comme maquettiste-graphiste dès mon premier été dans nos bureaux du boulevard Laval, raconte le résident de Saint-Vincent-de-Paul. À l’époque, il n’y avait pas d’infographie. On dessinait une maquette initiale, que ce soit une publicité ou page de journal.»
Par la suite, Denis Gauvin perfectionnera son art par des études en graphisme et typographie au cégep Ahuntsic.
«Ma journée préférée de la semaine demeure la tombée, même si c’est la plus folle et intense. Je suis accroc à cette adrénaline. J’aime ce stress, cette pression-là, de devoir livrer le meilleur journal possible pour les gens de Laval semaine après semaine.»
Denis Gauvin
De quatre à un seul corps de métier
Quand il met les pieds au Courrier Laval, le maquettiste-graphiste remet sa maquette au typographe avec des indications précises, soit le type de police à utiliser et les images à incorporer, etc.
«Dans ce temps, il y avait plusieurs étapes, tout un paquet de métiers suivaient, avant d’arriver à l’impression, alors qu’aujourd’hui, entre moi et l’imprimerie, il n’y a plus personne», souligne Denis Gauvin.
Dans la salle de rédaction, les journalistes tapent leurs articles sur une machine à écrire.
«Leurs textes sont retapés par des filles qui font de l’entrée de données, un typographe prend le relais en faisant le montage de ce que j’avais dessiné sur la maquette», raconte-t-il.
La chaîne de production ne s’arrête pas là, puisqu’un pelliculeur fait ensuite un négatif et brûle une plaque qui ira sur la presse pour l’impression finale.
«Aujourd’hui, le produit que j’envoie à l’imprimerie est un produit final qui est dirigé vers des plaques brûlées par automatisation instantanée et déposé directement sur les presses», de spécifier le directeur de production du Courrier Laval.
Fax et ordinateur
Vers la fin des années 1980, l’entrée en scène du fax et de l’ordinateur, principalement via l’entreprise Apple, révolutionne l’univers des médias écrits.
«Les journalistes ont cessé de taper au dactylo, ce qui a vraiment changé l’ambiance de la salle de rédaction, se souvient Denis Gauvin. J’aimais quand le jour de tombée, t’entendais taper comme des déchaînées les huit, neuf machines à écrire. Le son que ça amenait vs le petit clavier d’ordinateur qui fait presque pas de bruit, j’en ai encore la nostalgie. On vivait une informatisation de base.»
Parallèlement, sur le plan publicitaire, la venue des caméras numériques et la numérisation des images est particulièrement saluée.
Du côté des arts graphiques, «c’est moins vrai de nos jours», l’entreprise Apple aligne des logiciels qui chambardent l’univers des journaux au début des années 1990, ce qui amène l’abandon des métiers plus manuels, telle la typographie, à peine quelques années plus tard.
Vie d’atelier
Rapidement, le Courrier Laval dispose d’un atelier où une vingtaine d’infographistes se partagent les spécialisations: conception et montage de publicité, maquettiste (répartition des publicités et articles au fil des pages), numérisation d’image, mise en page du contenu rédactionnel.
Cette équipe veille aussi à la production de trois hebdos de Transcontinental des Basses Laurentides, ainsi que celui d’Ahuntsic-Cartierville et de parutions dérivées du Courrier Laval comme les Quoi et Connexion Affaires; sans oublier le magazine de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval.
De 2013 à 2017, alors que Transcontinental cherche à optimiser et réduire les coûts de ses ressources de production. Elles sont regroupées en un seul lieu, à Rivière-des-Prairies. Jusqu’à 120 infographistes travailleront dans cette ruche.
«À coup sûr, ce sont les moins belles années de ma carrière, admet Denis Gauvin. C’est le fun d’être une grosse gang, mais ça commençait à ressembler pas mal à l’usine en vase clos. Quand 2M.Media a acquis le Courrier Laval en novembre 2017, ce fut le retour aux sources, à quelque chose que j’aimais, de travailler étroitement avec l’équipe des ventes et la rédaction.»
Après un départ avec une équipe de production de trois infographistes, le Courrier Laval a réduit celle-ci à une seule personne lors la pandémie, celle-ci ayant entraîné une importante chute de ses revenus.
Dernières avancées
Depuis le début des années 2000, les logiciels n’ont pas cessé de se raffiner et faciliter la tâche des infographistes.
«Maintenant, on peut tellement retoucher les images, les améliorer et rendre plus belles, s’étonne encore Denis Gauvin. C’est comme écouter une vieille émission télé des années 1960, on voit bien qu’on n’est plus sur la même planète, visuellement parlant. L’automatisation ne cesse de progresser.»
Dernière évolution vécue récemment: l’intelligence artificielle devient incontournable.
«Si je veux un arrière-plan avec la mer, une plage et des palmiers pour faire accroire qu’on est dans le Sud, je n’ai même plus à faire une recherche, j’ai juste à le demander au logiciel et il va me le faire, d’indiquer l’infographiste chevronné. Et si je ne suis pas satisfait, il va recommencer et me proposer une autre image. Ça va vraiment vite et c’est vraiment impressionnant!»
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