Malgré l’ampleur des dégâts causés par l’incendie de vendredi dernier à la résidence Villa Ste-Rose, située au 319, boulevard Marc-Aurèle Fortin, tous affirment avoir assisté à un véritable miracle.
«Réussir à terminer cet incendie sans aucun blessé, avec 79 personnes à mobilité réduite, en marchettes et en chaises roulantes, tient du miracle», confirme Louis Boucher, chef aux opérations des pompiers de Laval.
Miracle, c’est aussi le mot qui revient dans la bouche du copropriétaire de la résidence, à peine remis des évènements. «Actuellement, cela fait trois jours que je n’ai pas dormi, déclare Pierre Godin. Mais tout a été fait en champion, sortir 79 personnes et surtout voir cette solidarité entre les voisins, les pompiers et les policiers, je n’ai jamais été aussi fier d’être Lavallois. Ce que j’ai vu, c’est un miracle et c’est ce qu’il y a de plus beau dans l’humain.»
Rappelons que la quarantaine de pompiers dépêchés sur les lieux ont mis près de quatre heures avant de contrôler les flammes.
Relocalisation
Alors que le feu n’était pas encore sous contrôle, le travail de relocalisation des résidents s’est rapidement mis en marche.
«J’ai tout de suite vu avec les autres résidences, si elles avaient des places disponibles», poursuit M. Godin. Alors que la majorité des personnes ont passé la nuit dans leur famille, les propriétaires organisaient déjà la suite. «Il y avait une aile libre à la résidence La Luciole, alors on s’est organisés pour l’aménager et la meubler en 48 heures. Dimanche soir, on a pu accueillir une cinquantaine de résidents. Ils ont dîné ici, ensemble», dit-il fièrement.
Les résidents devraient pouvoir occuper les lieux de façon permanente, le temps que les travaux soient effectués. «Je voulais envoyer le plus de résidents là pour qu’ils soient ensemble, avec nos employés, car on sait ce qu’ils mangent, ce qu’ils prennent comme pilule et aussi pour perdre le moins d’emploi.»
Selon Martine Renaud, responsable du milieu de vie, à peine trois jours après le drame, tous seraient relocalisés dans des structures adaptées. «Selon moi, il n’en reste plus chez leur famille.»
Et après?
Alors que la résidence venait d’obtenir le feu vert de la Ville pour procéder à l’agrandissement de son édifice en ajoutant 21 chambres, force est de constater que les plans devront être complètement revus.
«Tout tombe à l’eau», regrette Pierre Godin. Les dommages sont évalués à 2 500 000 $ au bâtiment et à 1 000 000 $ au contenu, mais au moment de mettre sous presse, les inspecteurs étaient toujours sur les lieux afin d’évaluer si le bâtiment était une perte totale.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’incendie, qui ne serait pas d’origine criminelle, aurait débuté entre le dernier étage et le toit.
Mais bien plus que les dégâts matériels, il faudra bien du temps aux 79 résidents pour se remettre psychologiquement du drame.
«C’est sûr qu’ici, dans la nouvelle bâtisse, ils sont perdus, ajoute M. Godin. Quand on arrive dans une résidence, on estime à trois mois le temps d’adaptation. Mais le plus dur, c’est qu’ils ont tous perdu, ils n’ont même pas de photo de leur famille», conclut-il.