L’école secondaire Horizon-Jeunesse, à Auteuil, est la première école de Laval à mettre en branle le Plan génération sans fumée (PGSF) dans son établissement.
Initiative du Conseil québécois sur le tabac et la santé, le PGSF souhaite encourager la cessation de l’utilisation de la vapoteuse, la prévention, en plus de renforcer l’application de la loi dans les écoles québécoises.
Lancement
Le PGSF a été lancé auprès des élèves le 16 octobre à l’école Horizon-jeunesse, deux semaines avant la fin des saveurs de vapoteuses au Québec.
Différents kiosques de prévention en lien avec le vapotage ont pris place dans la place publique de l’école.
Poumon de bœuf noirci et quiz étaient au rendez-vous pour informer les jeunes sur les risques de la vapoteuse.
Le comité dépendance de l’école qui unit les forces d’un enseignant, de techniciens en éducation spécialisée, de membres du CISSS de Laval et d’une étudiante, a identifié la dépendance à la cigarette électronique comme prioritaire dans son école.
Joakim Martel, enseignant de français de 4e secondaire et membre de ce comité croit que «la dépendance et l’arrêt passe surtout par la prévention et l’information, l’enseignement et l’éducation». C’est ce qui a été fait pendant l’année, en prévision du lancement du Plan.
Les professeurs et intervenants de l’école ont pu recevoir des formations afin d’aider au mieux les jeunes. Le comité a aussi récolté des statistiques sur la consommation spécifique dans l’école.
Selon les données recueillies par sondage anonyme, 14% des élèves avaient vapoté dans les 30 jours précédant le sondage. C’est plus bas que la moyenne québécoise. «Le but, c’est toujours d’arriver à zéro, ça ne va pas arriver du jour au lendemain», souligne Joakim Martel.
L’approche
Le plan, qui vient tout juste de démarrer, comprend des objectifs sur au moins deux ans.
Le comité veut prendre une approche non-moralisatrice. «Le programme n’est pas là pour faire en sorte que les élèves se sentent coupables, mais vraiment pour qu’ils sachent qu’on peut les informer, encadrer et accompagner», souligne Maha El Filali, seule élève membre du comité.
Le comité est en réflexion sur les actions choisies pour s’inscrire dans les trois axes du PGSF: la prévention, la cessation et l’application de la loi.
Le comité souhaiterait utiliser l’outil d’accompagnement à la cessation de fumer du PGSF, le Vaccompagnateur.
Le projet Libair pourrait aussi être implanté dans l’école. Il s’agit d’une application ainsi que des ateliers en groupe pour favoriser la cessation.
Pour la prévention, des activités comme la semaine thématique du lancement sont très appréciées et pourraient revenir. «J’ai quelques amis qui étaient en train de vapoter et ils m’ont dit que depuis qu’ils ont vu le poumon [de bœuf], ils ont été traumatisés», raconte Maha.
L’école désire aussi changer les affiches de prévention et améliorer la signalisation concernant les lois en vigueur sur les zones pour fumeurs.
Prévention
Même si le pourcentage de vapoteurs est plus encourageant que dans d’autres établissements, «ça reste élevé à nos yeux, on aimerait réduire ça», indique Joakim Martel. La principale préoccupation du comité est la banalisation de la cigarette électronique.
«Quand quelqu’un dit qu’il fume la cigarette, on est un peu choqué, mais quand on dit vapoter, on dit: « ah ok »», souligne Maha El Filali.
Les membres du personnel de l’école prennent la cigarette et le cannabis très au sérieux, tandis que le vapotage est plus toléré, selon Joakim Martel.
«C’est pour ça qu’on veut informer sur le vapotage parce que la cigarette, ça fait pas mal longtemps qu’on le sait», note Maha El Filali, en parlant des répercussions derrière la consommation. À noter que les recherches scientifiques sur la vapoteuse sont encore limitées.
Nouvelle loi
Le comité est ravi de la nouvelle loi interdisant les saveurs de vapoteuses. Maha pense que plusieurs élèves arrêteront de vapoter «parce qu’ils vont se dire que ça ne sert à rien. La plupart des gens qui commencent la vape, ils font vraiment ça pour le goût».
Malgré tout, la prévention sera de mise et le programme de cessation pourra servir à ceux qui voudront arrêter à la suite de la nouvelle loi.