Malgré le léger retard pris en début de saison en raison du confinement lié à la pandémie de la COVID-19, les marinas et le tourisme nautique connaissent un excellent été 2020.
«On considère que c’est une de nos meilleures saisons depuis plusieurs années, assure Sylvain Deschênes, directeur général de Nautisme Québec. Il y a une hausse incroyable de la demande pour des petites et moyennes embarcations. Plusieurs concessionnaires d’embarcations nautiques n’ont pratiquement plus rien en inventaire.»
Cette situation se reflète sur l’île Jésus, alors que plusieurs nouveaux visages s’ajoutent aux habitués du Port de plaisance Laval-sur-le-Lac.
«Il y a beaucoup de nouveaux adeptes, note Sylvain A Deschamps, qui assure la gestion de l’endroit. Les gens profitent de cette période pour mettre davantage d’argent sur les loisirs. Certains ont décidé de s’acheter une petite embarcation plutôt que de partir en vacances à l’extérieur puisque ce n’est pas possible présentement.»
Par ailleurs, plusieurs nouvelles consignes ont été mises en place pour assurer la sécurité des plaisanciers et du personnel des marinas. On pense notamment au lavage des mains et l’instauration d’un procédé de circulation. La distanciation sociale de deux mètres doit aussi être respectée sur les embarcations.
«Les gens avaient hâte d’être déconfinés et respectent bien les consignes, poursuit M. Deschamps. Nous avons même créé une nouvelle convention de location qui demande au plaisancier de respecter les mesures. Cela est très bien reçu par la clientèle qui le perçoit même comme un gage de qualité.»
Trafic
L’arrivée massive de nouveaux adeptes des sports nautiques vient aussi avec son lot de défis. La circulation sur les plans d’eau à augmenter et on dénombre davantage d’incident qu’à pareille date lors des étés précédents.
«Certaines personnes connaissent moins la réglementation, ce qui entraine des accrochages, explique M. Deschênes. Le retard a aussi concentré la demande pour les ateliers de réparation, ce qui fait que les délais peuvent être plus long. Il faut faire attention, car ce n’est pas plaisant pour quelqu’un qui a un nouveau bateau de devoir patienter plusieurs semaines pour le réutiliser en raison d’un incident qui aurait pu être évité.»
Une campagne de sensibilisation a justement été lancée pour inviter les plaisanciers à prendre conscience des consignes de sécurité et cohabitation sur les plans d’eau.
Développement
Cette hausse de la demande cause aussi un problème d’espaces disponibles dans les différentes marinas. En effet, Nautisme Québec évalue que 2250 places sont manquantes dans les marinas québécoises qui roulent déjà à pleine capacité.
«La crise est une opportunité pour le nautisme de renouveler la clientèle, mais il faut chercher à s’agrandir pour offrir des places à celle-ci, souligne le directeur général de l’organisation de nautisme. La fermeture éventuelle de la marina de Lachine inquiète aussi, car ce sont 450 quais de perdus. Il faut travailler là-dessus.»
Le fait que les déplacements sont un peu plus locaux en raison des consignes de déplacement entre région pourrait toutefois aider à mieux répondre à la demande en fonction du territoire.
De son côté, Sylvain A Deschamps voit plus loin et croit que les plaisanciers seront de retour dans les prochaines années, et ce, même lorsque la pandémie sera chose du passé.
«On voyait déjà une hausse constante à chaque année depuis 2010, précise-t-il. Je crois qu’il y a un réveil social et que les gens réalisent qu’on a de très beaux plans d’eau. Plutôt que d’aller sur les plages ailleurs, ils profitent de nos belles installations et j’espère que ça restera dans le futur.»