Les conseillers du Parti Laval ont souhaité rendre publiques ces informations d’utilisation des fonds au conseil municipal du 7 février.
À l’aide des bilans déposés, le conseiller de Fabreville a rappelé que des situations d’inégalité entre les élus du parti au pouvoir et les autres persistaient.
Dépenses et fonds publics
Chaque conseiller dispose d’un budget annuel pour couvrir les activités et les responsabilités municipales dans le cadre de leurs fonctions. En 2016, ce budget de «Recherche et de soutien» était de 27 712 $ par conseiller.
Si les élus de l’opposition et indépendants utilisaient ce budget pour couvrir leurs sorties, ceux du Mouvement lavallois (ML) – Équipe Marc Demers ont puisé directement dans le budget de la ville pour assurer plusieurs de ces frais, et ce, en dépit de leur propre budget de recherche et de soutien de 415 680 $ et d’une somme de 1,396 000 M$ allouée à leur cabinet.
«Les allégations de M. Trottier sont farfelues, de répliquer aussitôt François Brochu, porte-parole du cabinet du maire. Par ses propos, ce dernier démontre son ignorance du fonctionnement d’une municipalité. Les dépenses reprochées sont faites dans le cadre de leurs responsabilités d’élus. Ils mettent aussi en cause le travail des fonctionnaires du Service des finances qui approuvent les factures. Ce sont des prétentions graves.»
«Les conseillers du ML utilisent les fonds de la ville afin d’assurer, entre autres, la présence de leur parti politique dans les événements publics, avance pourtant Michel Trottier. Les contribuables n’ont pas à assumer des frais supplémentaires de sorties quand des budgets sont déjà attribués pour le faire. J’y vois un manque de jugement des élus et un manque de considération envers la population.»
Selon les chiffres recueillis par le Parti Laval, les élus du ML ont dépensé 58 017,37 $ pour couvrir leurs sorties, alors que les deux autres partis ont dépensé 1770, 61 $. «L’inégalité envers les conseillers des autres formations politiques serait expliquée par la présence exclusive des conseillers du parti du maire sur le conseil exécutif (CE) de la ville, chargé d’approuver ces dépenses», de soutenir les gens du Parti Laval pour qui cette dynamique décisionnelle est partisane et va à l’encontre de l’intérêt des citoyens.
Pour M. Brochu, les frais dont il est question sont reliés à la représentation de la ville par les élus. «Ils sont responsables de dossiers pour lesquels ils agissent au nom de la ville, précise-t-il. Ces frais associés à leurs fonctions sont donc défrayés par la municipalité. Ça se fait partout comme ça au Québec.»
Salaires et nominations
Michel Trottier dénote aussi un déséquilibre entre la rémunération des élus au pouvoir et les autres. Bien que le salaire de base de 30 530 $ soit le même pour tous les élus, les postes rémunérés sur des comités sont occupés exclusivement par des conseillers au pouvoir.
En moyenne, le salaire du maire et des conseillers de son parti s’élève à 69 540, 75 $, alors que celui des élus de l’opposition est de 30 530 $.
«Ce n’est pas parce que c’est légal que c’est moral. Avec ces pratiques d’exclusion et de travail en vase clos, la démocratie lavalloise est encore sous la main mise de quelques individus qui contrôlent la ville», d’arguer le conseiller de Laval-des-Rapides, Pierre Anthian.
En guise d’exemple, le conseiller municipal Jean Coupal, anciennement sous la bannière du Mouvement lavallois, s’est vu retirer son poste sur les comités de vérification et de retraite quand il a quitté ce parti.
«Élu au poste de maire par les Lavallois, afin de diriger la ville, Marc Demers a la responsabilité de désigner des personnes de confiance aux différents comités pour prendre des décisions en son nom, de souligner François Brochu. Il est imputable des décisions prises par elles. Il a aussi la responsabilité de mettre en œuvre le programme politique pour lequel les citoyens l’ont élu. La notion de loyauté est essentielle dans ces choix.»
Palmarès des dépenses
En tête des dépenses arrive la conseillère de Concorde-Bois-de-Boulogne et membre du CE Sandra Desmeules à 9468,75 $ suivie du vice-président du CE et maire suppléant David De Cotis avec 8426,04 $, vient ensuite un trio composé par le maire Marc Demers à 7070,61 $, la conseillère de Sainte-Rose et membre du CE Virginie Dufour avec 5412,19 $ et l’élue du district Saint-Martin Aline Dib à 3439,88 $.
«On parle en moyenne de dépenses de l’ordre de 2000 $ par année par élu, on n’est surtout pas dans l’excès!» d’exprimer François Brochu.
L’attachée politique du ML Marie-Claude Gervais a également une note de 4250 $ pour les contribuables lavallois.
Des rémunérations inégales
Voici le salaire de base, les primes de comités et allocations des élus lavallois.
Maire Marc Demers 151 489 $
Salaire de base 113 140 $; comités 38 349 $; Allocation dépenses 16 216 $
David De Cotis 136 340 $
Salaire de base 30 530$; comités 105 810 $; Allocation dépenses 16 216 $
Virginie Dufour 83 610 $
Salaire de base 30 530 $; comités 53 080 $; Allocation dépenses 16 216 $
Sandra Desmeules 81 410 $
Salaire de base 30 530 $; comités 50 880 $; Allocation dépenses 16 216 $
Raynald Adams 79 210 $
Salaire de base 30 530 $; comités 48 680 $; Allocation dépenses 16 216 $
Nicolas Borne 62 860 $
Salaire de base 30 530 $; comités 32 330 $; Allocation dépenses 16 216 $
Christiane Yoakim 55 555 $
Salaire de base 30 530 $; comités 25 025 $; Allocation dépenses 16 216 $
Michel Poissant 55 540 $
Salaire de base 30 530 $; comités 25 010 $; Allocation dépenses 16 216 $
Stéphane Boyer 55 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 25 000 $; Allocation dépenses 16 216 $
Gilbert Dumas 53 760 $
Salaire de base 30 530 $; comités 23 230 $; Allocation dépenses 16 216 $
Aline Dib 52 846 $
Salaire de base 30 530 $; comités 22 316 $; Allocation dépenses 16 216 $
Paolo Galati 52 000 $
Salaire de base 30 530 $; comités 21 470 $; Allocation dépenses 16 216 $
Vasilios Karidogiannis 50 646 $
Salaire de base 30 530 $; comités 20 116 $; Allocation dépenses 16 216 $
Jocelyne Frédéric-Gauthier 49 546 $
Salaire de base 30 530 $; comités 19 016 $; Allocation dépenses 16 216 $
Daniel Hébert 47 730 $
Salaire de base 30 530 $; comités 17 200 $; Allocation dépenses 16 216 $
Ray Khalil 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 14 050 $; Allocation dépenses 16 216 $
Jean Coupal 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités $; Allocation dépenses 16 216 $
Pierre Anthian 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités $; Allocation dépenses 16 216 $
Alain Lecompte 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 0 $; Allocation dépenses 15 265 $
Michel Trottier 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 0 $; Allocation dépenses 15 265 $
Aglaïa Revelakis 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 0 $; Allocation dépenses 15 265 $
Jacques St-Jean 30 530 $
Salaire de base 30 530 $; comités 0 $; Allocation dépenses 15 265 $