C’est le 5 octobre dernier que Gilles Cinq-Mars a frôlé la mort. Vers les 21h, alors qu’il s’apprêtait à aller se coucher, M. Cinq-Mars, vêtu d’un pyjama, a répondu à trois personnes qui sonnaient à la porte, croyant qu’il s’agissait d’enfants qui vendaient du chocolat.
Visages cagoulés, Yury-Karl Ortiz-Macias, Jorge-Luis Ortiz-Caicedo ainsi que la voisine de M. Cinq-Mars, Barbara Denise Lier Acosta, sont alors entrés en lui hurlant plusieurs injures. «Ils m’ont dit qu’ils s’en venaient me tuer», se souvient l’homme de 72 ans.
Après l’avoir menacé avec une arme à feu, les trois individus l’ont battu de coups de pieds et de coups de poing, lui ont cassé plusieurs doigts, lui ont assené un violent coup de crosse d’un revolver sur la tête, et l’ont enfermé dans la salle de bain pendant qu’ils s’affairaient à défoncer le mur de l’entrée et à vider la maison de tous ses objets de valeur.
Tenter d’oublier
Si les trois voleurs croupissent aujourd’hui derrière les barreaux, Gilles Cinq-Mars, lui, tente tant bien que mal d’oublier la terrible nuit où il a réellement cru que son heure était venue.
«J’arrive maintenant à penser à autre chose, mais je porte encore quelques blessures qui me rappellent ce cauchemar», explique-t-il, en dévoilant notamment l’index de sa main droite, qui n’a plus du tout la forme d’un doigt.
Lors de la visite du journal, la semaine dernière, l’homme tentait encore tant bien que mal de remettre de l’ordre dans toute sa maison. Le salon, la chambre à coucher et le bureau sont toujours sens dessus dessous. «Avec un peu d’aide, je viens de terminer la cuisine et de refaire le mur de l’entrée, lance-t-il fièrement. Ce qui est décourageant, c’est de reclasser tous mes documents. C’est le genre de travail pour lequel je ne peux pas avoir d’aide.» «Mes enfants auraient bien voulu que je vende ma maison, mais il n’en est pas question, poursuit M. Cinq-Mars. C’est ici que j’ai vécu presque toute ma vie, et même si j’y ai aussi vécu la peur de ma vie, je ne voudrais la quitter pour rien au monde.»