C’est munies d’affiches «Je suis Vicky», en référence à la coordonnatrice congédiée Vicky Coulombe, qu’une vingtaine de femmes ont fait leur entrée dans les locaux où se déroulait l’assemblée générale, vers 18h15.
En entrevue avec le Courrier Laval, elles ont confié ne pas comprendre les raisons de ce congédiement et ont unanimement loué le travail de Vicky Coulombe, réputée très proche des familles membres de La Parentèle. Lors de leur intervention au cours de l’assemblée générale, les protestataires ont répété que «Vicky est un pilier de La Parentèle, a une écoute particulière, est une maman pour nous».
Les manifestantes demandent le retour de la coordonnatrice congédiée et des explications sur les raisons de ce congédiement, jugé arbitraire et intempestif. Elles ajoutent que: «Tout le monde a droit à l’erreur et on doit lui donner une deuxième chance.» Une pétition signée par une quarantaine de membres de l’organisme a été déposée, exigeant le retour de la coordonnatrice.
Le président du conseil d’administration, Carlos Acosta, a dit apprécier les beaux témoignages rendus à l’égard de Vicky Coulombe, mais ne pas pouvoir discuter publiquement des détails du congédiement pour des raisons légales et éthiques. Il a invité les membres du groupe protestataire à ne pas quitter l’organisme pour autant.
Crise de confiance
Selon plusieurs manifestantes, l’ambiance à La Parentèle a changé depuis l’arrivée à la direction par intérim de Claudette Choinière en janvier dernier; celle-ci remplace la directrice générale en congé de maternité, Karine Latour.
Le congédiement d’une coordonnatrice ayant 16 ans d’expérience ne serait que l’une des manifestations de la dégradation du climat de travail depuis janvier.
Pour sa part, Karine Latour qui était présente à l’assemblée générale a dit que la nouvelle du congédiement de Vicky Coulombe l’avait «complètement jetée à terre. C’est très subit et dur à croire. Tout le monde fait des erreurs. Y a-t-il eu des avertissements avant, le processus a-t-il été suivi correctement?», se demande-t-elle.
Beaucoup de pression
En entretien téléphonique avec le journal, Vicky Coulombe révèle que sa lettre de congédiement mentionne notamment de l’insubordination et des lacunes dans la gestion financière comme raisons de sa mise à pied. Elle dit ne pas avoir eu accès aux preuves relativement à ses pratiques financières jugées irrégulières.
Tout en étant très touchée du mouvement de solidarité à son égard, Vicky Coulombe affirme qu’elle «ne veut plus retravailler avec la directrice par intérim, ayant vécu beaucoup de pression et des menaces et vu le climat de travail se détériorer depuis janvier.» Sa décision finale n’est pas prise quant aux recours légaux qu’elle pourrait entreprendre.
Processus démocratique suivi
Pour la directrice générale par intérim, Claudette Choinière: «On a été témoin, lors de l’assemblée générale, d’un processus démocratique où les gens se sont exprimés. La réélection des membres de l’équipe en place s’est faite avec une forte majorité.» Elle ne croit donc pas qu’il y a une perte de confiance des membres envers La Parentèle, elle en veut pour preuve que deux des personnes qui ont manifesté se sont engagées dans des comités de travail par la suite.
Quant au dossier de Vicky Coulombe: «C’est un processus administratif dont je serais bien mal avisée de discuter. Je me dois de respecter et de protéger toutes les personnes concernées», a-t-elle conclu.