La population de Laval-des-Rapides reçoit de plus en plus fréquemment la visite de dindons sauvages sur ses propriétés, ce qui attise la curiosité de certains citoyens et suscite quelque inquiétude chez d’autres gens du secteur.
Depuis le mois d’octobre, un couple de la rue de Chevillon a pu prendre des photos de ces nouveaux habitants de l’île Jésus et contacté aussitôt la ligne 311 de la Ville de Laval afin de savoir comment réagir à cette présence animale.
«On nous a référé au [refuge du] Berger Blanc et ils nous ont informés de se tenir loin d’eux car ils peuvent être agressifs», de témoigner France Petit, qui a croisé le chemin de dindons sauvages à trois reprises en quelques semaines, notamment en face du parc de Montceau, au nord du boulevard de la Concorde Ouest.
«La présence de cet oiseau sauvage à Laval ne fait pas l’objet d’un suivi particulier ni d’une quelconque prise en charge par notre fournisseur de services animaliers.»
– Anne-Marie Braconnier, porte-parole de la Ville de Laval
Pas de danger automatique
Lorsqu’un citoyen communique avec le 311 dans le cas où un dindon sauvage est blessé, la Ville recommande à ce dernier de communiquer avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.
Toutefois, si l’imposant volatile menace la sécurité d’un citoyen, il est recommandé alors de communiquer avec le 911, indique Anne-Marie Braconnier, Responsable des affaires publiques à la Ville de Laval.
«Nous n’avons pas connaissance d’une problématique ou d’un enjeu particulier relativement à la présence de cet oiseau à Laval», d’affirmer Mme Braconnier.
Apparition plutôt récente
«Lors de la colonisation par les Européens, l’exploitation soutenue et la modification de son habitat ont modifié le profil de la distribution et de l’abondance du dindon sauvage en Amérique du Nord», raconte Catherine Ippersiel, relationniste au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
«Au Québec, l’apparition du dindon sauvage est très récente, continue la porte-parole du Ministère. Les premiers dindons ont été aperçus en Montérégie en 1976 et la première nidification a été confirmée en 1984. Vers la fin des années 1980, la population de dindons sauvages était évaluée à moins d’une centaine d’individus.»
Sur la Rive-Nord près de Laval, le Ministère estime les populations de dindons à 10 à 30 bêtes par 100 km2. Étant donné le grand domaine vital du dindon sauvage ainsi que sa capacité à voler sur deux kilomètres, «il est fort possible que les bêtes aient traversé la rivière des Mille-Îles pour occuper le territoire de Laval, précise Catherine Ippersiel. En effet, Laval, dans les secteurs plus agricoles ou naturels, offre un habitat propice aux dindons sauvages. De plus, il est possible que les dindons aient accès à de la nourriture près des habitations (ex.: mangeoires, jardins), ce qui augmente la visibilité de ceux-ci.»
Notons également que les hivers doux et peu neigeux observés dans la région aident à la survie hivernale des dindons sauvages.
«La meilleure option pour réduire la présence de dindons à proximité des habitations est de minimiser les sources de nourriture. Donc, il ne faut pas leur donner de nourriture et s’assurer que les jardins et les mangeoires pour oiseaux sauvages leur soient inaccessibles (ex.: installation de clôture, utilisation de jets d’eau)», de conclure Mme Ipperciel.