Jocelyne Thibault, artiste en arts visuels et lauréate du Prix du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) région Laval en 2021, a exposé pour la première fois à la Maison des Arts de Laval (MDA) au mois d’août.
L’exposition temporaire intitulée Les mouvements perpétuels découle d’un travail collectif de longue haleine.
En résulte une touchante installation textile mettant en scène 1280 photographies de mains dans diverses gestuelles, assemblées par de la broderie de fil rouge.
Démarche
Au départ un projet expérimental de l’artiste de Chamfleury, Les mouvements perpétuels a pu prendre de l’ampleur grâce à un soutien financier du CALQ.
Ainsi, Jocelyne Thibault a impliqué deux autres artistes de la région dans l’initiative, mais également des résidents du Boisé Notre-Dame, situé à Chomedey, ainsi que de jeunes sourds de l’école Gadbois, à Montréal.
Pour l’artiste en arts visuels, la collaboration est indispensable dans son travail.
«C’est essentiel de faire partie d’une communauté d’artistes, de ne pas travailler en silo et de ne pas être isolée, témoigne la Lavalloise. Ma pratique a pris son envol à partir du moment où j’ai été membre d’un centre d’artistes, où j’ai collaboré et rencontré des gens.»
Une quinzaine d’ateliers de création ont été organisés dans les locaux des organisations participantes à partir de 2019. Les artistes accompagnaient les créateurs de tous âges dans la photographie de leurs mains, puis, dans la jonction de deux d’entre elles par la broderie.
Cocréation
Au total, 35 personnes ont collaboré à l’œuvre finale, qui était exposée pour une première fois au foyer de la MDA, au mois d’août.
«Ce que je souhaite que les gens retiennent, c’est la force d’impact du travail collaboratif, formule Jocelyne Thibault. Même tout en délicatesse, quand elle prend forme, l’œuvre est puissante. […] L’œuvre est émouvante aussi, par ses menus détails. Dans l’ensemble, dans toutes ces mains, on voit différentes textures, l’âge des mains à travers les photos; on sent l’humanité dans les photographies.»
Le travail de l’artiste peut être contemplé dans le cadre de l’exposition Trajectoires de la Centrale des artistes, jusqu’au 29 octobre.
Quant à l’installation Les mouvements perpétuels, la MDA n’était qu’un premier arrêt pour cette œuvre qui verra très certainement d’autres horizons prochainement.