Le départ d’un entraîneur et un financement qui s’est fait attendre ont pesé lourd cet été pour Virginie Chénier, 57e aux plus récents Championnats du monde de tir à l’arc.
La Lavalloise l’a admis d’emblée : elle ne s’est pas envolée vers Gwangju, en Corée du Sud, dans l’optique de battre des records pour ses sixièmes mondiaux seniors. Sa préparation avait été ardue lors des semaines précédentes et la motivation n’était pas toujours au rendez-vous à l’entraînement.
«Je ne suis pas partie aux mondiaux en me disant que ça irait mal non plus, mais je ne m’attendais pas à une grande performance», a-t-elle mentionné à Sportcom.
Chénier a d’abord tiré 627 lors des qualifications, puis elle a finalement été stoppée au premier tour éliminatoire par Nurinisso Makhmudova au compte de 7-1.
La Sud-Coréenne Kang Chaeyoung a été couronnée championne du monde en l’emportant face à la Chinoise Zhu Jingyi en finale. Le bronze est allé à An San, aussi représentante de la Corée du Sud.
«Je suis déçue, ce n’est jamais le fun de repartir au premier tour, a confié Chénier. J’ai eu quelques flèches coûteuses en qualification, j’aurais facilement pu tirer dans ma moyenne de 640 points. Je sais ce dont je suis capable de faire et il y a de petits trucs que je dois travailler pour débloquer dans le tableau éliminatoire.»
Chénier a aussi pris part à l’épreuve féminine par équipe en compagnie de l’Ontarienne Janna Hawash et de la Britanno-Colombienne Eleanor Brug. Le trio canadien a été freiné aux qualifications et pointe au 26e échelon de la compétition. Le même résultat a été obtenu à l’épreuve mixte par équipe.
«C’est un effort d’équipe et malheureusement, on n’a pas été à la hauteur cette journée-là.»
«Une grosse perte»
La saison n’a pas commencé du bon pied pour Virginie Chénier. L’entraîneur de l’équipe nationale Ron Van der Hoff a quitté ses fonctions au printemps afin de retrouver la formation britannique. Il avait rejoint le personnel de la formation canadienne en 2023 et avait beaucoup aidé la résidente de Chomedey, qui s’est ensuite qualifiée pour ses premiers Jeux olympiques à Paris.
«J’avais une bonne relation avec mon coach. Il croyait beaucoup en moi et de perdre cette personne-là a été difficile», a fait savoir la championne canadienne.
Le parcours de Van der Hoff avec les archers britanniques a subitement pris fin à la mi-juillet. Entretemps, c’est Linda Price qui a occupé le poste par intérim au Canada et qui a fait acte de présence aux compétitions, en plus de son rôle avec l’équipe paralympique.
«C’est dommage de voir qu’il s’est fait approcher par l’équipe pour finalement rester aussi peu de temps. C’était la bonne décision pour lui. Comme il habite en Europe avec sa famille, ça facilitait les choses, mais ç’a été une grosse perte pour l’équipe canadienne.»
Ont suivi les élections fédérales et, du même coup, le renouvellement du financement octroyé aux fédérations sportives. Il était difficile de bâtir un calendrier de compétitions internationales sans cette information qui tardait à arriver. Les athlètes en tir à l’arc avaient déjà perdu un précieux point de repère avec le départ de Ron Van der Hoff. Ils devaient maintenant se préparer sans connaître leur prochaine destination.
«Tout ça est venu chambouler notre préparation et notre saison, côté planification. On ne savait pas trop où on s’en allait et ç’a vraiment joué sur ma motivation. C’est moins facile de voir le positif de la chose quand on ne sait pas trop où on s’en va», a précisé Virginie Chénier, qui retient tout de même du positif de son été, dont son titre aux Championnats canadiens et son record provincial de 663 points établi en juillet, à Montréal.
Elle s’accordera maintenant une période de repos, loin des cibles, avant de se préparer pour une nouvelle saison, plus prévisible que la dernière. (N.P.)
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