«Le 8 mars est un moment d’arrêt pour réfléchir à la route franchie par les femmes et à celle qui leur reste à faire, en plus d’être un temps privilégié de prise de parole, précise celle qui enseigne la philosophie au Collège Montmorency depuis 1998. Cette année, cela revêt un caractère encore plus spécial, car il y a 40 ans, l’ONU avait décrété 1975 l’Année internationale de la Femme, et que nous aurons la Marche mondiale des femmes cet automne.»
Rappelons que de nombreuses activités locales sont prévues pour la semaine du 12 octobre et culmineront en un grand rendez-vous provincial le 17, à Trois-Rivières.
L’étincelle
Née dans le quartier Ahuntsic, déménagée dans Laval-des-Rapides en 2004, Véronique Pageau se souvient encore d’une professeure de mathématiques au secondaire.
«Elle nous avait demandé un travail sur des mathématiciennes, en nous faisant savoir que celles-ci avaient été négligées par l’Histoire, raconte-t-elle. Plus tard, lors de mes études en philosophie et Études féministes à l’UQAM, j’ai constaté que peu de place était accordée aux femmes philosophes.»
Depuis, Véronique Pageau s’efforce de transmettre l’héritage de ces femmes dès que le programme le permet, de la mathématicienne et philosophe grecque de l’Antiquité Hypatie, popularisée par le film Agora, aux Christine de Pisan et Hildegarde de Bingen, en passant par la rationaliste Christine Souchon et l’icône Simone de Beauvoir.
Le militantisme
Son implication au sein du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Montmorency amènera Véronique Pageau à étendre son militantisme. Élue à l’exécutif en 2009, elle sera représentante du Comité lavallois de la Marche mondiale des femmes en 2010, chapeauté par la TCLCF.
«Dès lors, j’ai eu une volonté encore plus forte de communiquer avec ma communauté et de relever le défi constant qu’est la lutte pour l’égalité des femmes», observe-t-elle.