«J’ai toujours cru aux vertus de la négociation, déclarait le maire Marc Demers par voie de communiqué, le 3 août. Malgré le contexte difficile imposé par la Loi 15, nous avons obtenu un très haut taux de signature d’ententes de restructuration des régimes de retraite et avons renouvelé bon nombre de conventions collectives, ce qui démontre que la libre négociation est très efficace.»
En fait, au 31 juillet, date limite imposée par le gouvernement du Québec pour en arriver à une entente négociée, seul le régime de la Fraternité des policiers de Laval a été référé à l’arbitrage.
«Aplaventrisme»
Tout autre son de cloche du côté des conseillers indépendants Michel Trottier et Jean Coupal, qui accusent l’administration Demers d’«aplaventrisme» devant les syndicats et le regroupement des employés cadres.
La loi 15, qui prévoyait au départ un partage 50/50 du déficit passé de la caisse de retraite entre l’employeur et les employés actifs, avait finalement permis une marge de négociation allant jusqu’à 55 %, tel que l’avait proposée la Ville de Laval en commission parlementaire, ne manquent pas de rappeler MM. Trottier et Coupal dans un communiqué publié le 5 août.
En vertu des ententes fraîchement négociées, la Ville épongera 55 % du déficit.
«Merci aux législateurs québécois d’avoir plafonné la marge de négociation car qui sait où serait allée la générosité de notre maire sans celle-ci», ironisent les deux élus indépendants tout en évoquant au passage le passé syndical de Marc Demers.
Au cabinet du maire, le porte-parole François Brochu a vivement réagi face à ces allégations qu’il qualifie de totalement gratuites. «M. Demers n’était pas à la table des négociations, lesquelles ont d’ailleurs été menées rondement par la Direction générale et les Ressources humaines qui étaient assistées par des consultants externes, dont des actuaires. Ces ententes signées l’ont été dans le meilleur intérêt des contribuables lavallois», assure-t-il.
Coût
Les largesses de la Ville que condamnent les conseillers Trottier et Coupal se traduiraient, selon leur évaluation, à une charge additionnelle de 40 M$ sur les finances publiques à assumer d’ici les 15 prochaines années.
Information rapidement démentie par la Ville en fin d’après-midi, vendredi.
La porte-parole de la municipalité, Valérie Sauvé, explique que les ententes négociées portent sur le déficit des régimes de retraite des participants actifs et non sur le déficit global, qui inclut les employés retraités.
Or, le manque à gagner à départager se chiffrait non pas à 216 M$, mais plutôt à 110 M$, précise-t-elle.
«C’est 5,5 M$ à financer sur 15 ans à 800 000 $ par année», poursuit Mme Sauvé en chiffrant l’impact budgétaire des ententes conclues par rapport à un partage à 50-50.
Au final, on parle donc d’une charge additionnelle de 12 M$.
«Ça respecte le cadre financier, mais aussi le cadre législatif. La Loi 15 le permettait», conclut-elle.