S’ils y cohabitent depuis le 24 janvier, ce n’est que le 1er juin qu’ils ont pendu la crémaillère lors d’une grande fête réunissant les nombreux artisans qui ont rendu possible la réalisation de ce rêve, une première au Québec.
COOP
Initiée par les familles elles-mêmes, la COOP de Solidarité Entre-Nous a permis d’offrir à ces trois hommes et trois femmes âgés de 22 à 51 ans un hébergement correspondant à leurs besoins et plus encore.
«Nous voulions un milieu de vie stable, accueillant et chaleureux avec du personnel attentionné et capable de nous remplacer auprès d’eux», explique la présidente du conseil d’administration de cette coopérative unique en son genre, Lise Bergeron.
Maman d’une résidente, Mme Bergeron fut l’âme dirigeante de ce projet, qui a mis quatre ans avant d’aboutir. «Au départ, nous étions trois familles qui cherchions à procurer à notre enfant un véritable chez soi», dit-elle, précisant que trois autres familles ont joint les rangs en cours de projet.
Le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) Normand-Laramée a été un allié de la première heure dans cette aventure. La direction de ce centre n’a eu de cesse d’encourager et d’accompagner les parents tout au long du processus, a mentionné une Lise Bergeron visiblement reconnaissante à l’endroit du directeur général du CRDI, Claude Belley. Mais le Centre Normand-Laramée ne leur a jamais fait la charité, a-t-elle ajouté du même souffle. «Il n’a rien payé de plus que ce qu’il aurait donné à n’importe quelle famille d’accueil».
Les personnes-ressources, qui assurent une présence dans la résidence 24 heures par jour et sept jours par semaine, sont supervisées par le CRDI. Par ailleurs, un agent de relations humaines et deux éducateurs fournissent les services professionnels dispensés par le CRDI.
Son directeur général, Claude Belley, a chaleureusement salué l’initiative novatrice des parents, rappelant qu’il fallait désormais compter au Québec sur le modèle coopératif qui s’ajoutait aux ressources familiales et intermédiaires. «Ça correspond parfaitement à ma vision», a-t-il lancé d’entrée de jeu, précisant que la coopérative est un moyen pour les usagers «d’acquérir un plus grand pouvoir sur leur vie et sur les services», auxquels ils ont droit.
Dons de 180 000$
Composé de neuf administrateurs, tous des membres de la famille immédiate des six résidants de la maison, le conseil d’administration de la coopérative a réalisé un tour de force en recueillant quelque 180 000$ en dons pour financer l’achat de la propriété.
La Fondation québécoise en déficience intellectuelle a contribué à elle seule pour un montant de 100 000$, alors que la société Alimentation Couche-Tard versait 20 000$ et que le chapitre québécois de l’organisme de bienfaisance Alhambra y allait d’une contribution de 10 000$. «La population a également été extrêmement généreuse», reconnaît Lise Bergeron, évoquant les nombreux dons en argent que le conseil a amassés au cours des derniers mois.
Porte-parole d’Alhambra International et d’Alhambra Québec, André Beauchamp a aussi confirmé le versement d’un prêt de 50 000$ sans intérêt sur 20 ans. «L’Ordre international existe depuis 104 ans et je peux vous dire que c’est la première fois qu’un montant de cette importance sort des États-Unis pour venir ici».
Enfin, le P.-D.G. de Couche-Tard, Alain Bouchard, s’est engagé pour deux autres versements de 20 000$ en 2010 et 2011.
Le mot de la fin est revenu à Lise Bergeron, qui a exprimé le souhait que cette première coopérative vouée à l’hébergement de personnes atteintes de déficience intellectuelle puisse faire des petits partout au Québec. Les Bergeron-Bouchard, Petit, Dugas-Roy, Bonneville, Landry-Jutras et Richard sont les familles instigatrices de la COOP de Solidarité Entre-Nous.