Les paramédicaux d’Urgences-santé desservent sans relâche Laval et l’île de Montréal pour venir en aide à tous.
Le superviseur, Jean-Benoît Gince, est chargé de guider, mais surtout d’épauler ses équipes lors d’interventions plus complexes.
La journée commence avec un appel d’une garderie: une fillette convulse depuis plusieurs minutes.
Le superviseur se met en mode «STAT».
Il allume les gyrophares et conduit d’une main pendant que l’autre alterne les sons de la sirène pour convaincre les automobilistes de lui céder le passage.
Les bancs de neige compliquent la tâche.
Sur les lieux, il y a Alain Lebrun, paramédical en solo, au volant d’un véhicule d’intervention rapide (VIR). Le VIR, parfois plus rapide, peut commencer les soins jusqu’à l’arrivée des ambulanciers.
Ce genre d’appel ébranle parfois les équipes.
«On s’assure du bien-être des paramédicaux», assure Jean-Benoît Gince.
Urgence et paramédicaux
À 15h, Jean-Benoît Gince reçoit des appels: les urgences de la Cité-de-la-Santé et de Fleury débordent.
C’est un problème pour les paramédicaux parce que l’ambulance reste immobilisée jusqu’à l’admission du patient.
«Des fois, les gens pensent que s’ils arrivent à l’urgence avec l’ambulance, ils vont passer devant tout le monde, mais ce n’est pas ça», explique une jeune paramédicale rencontrée à l’Hôpital Fleury, Alicia Lacoste.
15h18
Un homme est retrouvé inconscient, les mesures de réanimation sont enclenchées par une équipe sur place. Malheureusement, l’homme est décédé.
Les ambulanciers s’assurent que les proches gèrent bien la nouvelle.
«La mort pour un paramédical, ça fait partie de son quotidien», affirme M. Gince.
«Il faut vraiment faire attention à nous, à ne pas minimiser les interventions. Il ne faut pas tomber dans l’orgueil mal placé. Il faut être honnête envers soi-même», poursuit-il.
Il faut surtout un bon binôme. «Le partenaire, c’est 99% de la job», affirme Alicia Lacoste.
Évolution d’un métier
La mission des paramédicaux est en constante évolution.
Johanne Tanguay et Mario Desgagnons ont vu leur métier changer depuis leurs débuts dans les années 1990.
«Avant [les soins] c’étaient que de l’oxygène et la couverture», se remémore Johanne Tanguay qui cumule 25 années de service. «Aujourd’hui, il y a plus de matériel, de protocoles. On a des formations en continu. On a plus de responsabilités.»
«On a la chance d’avoir des soins avancés, la base, c’est nous autres», ajoute Mario Desgagnons.
À Laval, des paramédicaux sont formés pour offrir des soins assez avancés, dont l’administration intraosseuse de médicaments.
C’est ce côté médical qui attire des recrues comme Pascale Landreville.
Elle a choisi ce métier pour «tout ce qui était contact humain sans être enfermé à l’hôpital».
La jeune femme préfère les quarts de nuit, car il y a plus de gestes médicaux à poser et surtout, il y a moins de circulation.
Aider
Tous sont motivés par la volonté d’aider son prochain.
«C’est une chance, tu rentres dans une maison. Tu es la personne sur qui les gens comptent. Tu leur viens en aide quand ils sont le plus vulnérables», explique Jean-Benoît Gince.
Chez Alain Gagnon, c’est une affaire de famille.
«Mon père travaillait à Urgences-santé. Ma conjointe est aussi paramédicale», raconte l’ambulancier avec 27 ans d’expérience.
Une attaque au couteau.
En début de soirée, un homme en aurait attaqué un autre. Jean-Benoît Gince repart en «STAT».
L’hiver amène un défi de plus pour les ambulanciers. À l’aide d’une pelle, l’un d’eux déneige pour sortir la civière.
Plus tôt dans la journée, Johanne Tanguay demandait à son collègue Desgagons: «Pourquoi qu’on fait ça Mario?».
«Parce qu’on aime ça», lui avait-il simplement répondu.