Le succès du premier extrait, Rien à faire, a d’ailleurs donné le ton vintage de l’opus lancé le 17 février.
«C’est un voyage à travers les musiques que j’ai écoutées depuis toujours, notamment en compagnie des musiciens durant les longues heures de route des tournées, raconte celle qui a accompagné plusieurs artistes (Stefie Shock, Mara Tremblay, Ariane Moffat) avant son premier album éponyme sorti en 2009. On peut passer des Carpenters aux Doobie Brothers, en passant par Bruce Springsteen, The Band et le Lionel Ritchie des Commodores.»
Constantes et changements
Son complice de longue date, François Lafontaine, demeure le réalisateur et principal compositeur de Si l’aurore, où la bassiste et chanteuse s’est entourée de Samuel Joly (batterie), Joe Grass (guitare), en plus des collaborations de Robbie Kuster, Olivier Langevin et Louis-Jean Cormier.
«J’ai aussi changé d’instrument, précise Marie-Pierre Arthur. L’air de rien, cette basse amène plus de rondeur, un son moins rock. Je dois me calmer! Cet album ne ressemble à rien que j’ai fait auparavant. J’avais envie de faire groover du soul de blanc.»
L’adultère
En 2014, de nombreux proches de l’artiste ont vécu les aléas de l’adultère. Confidente privilégiée et «personne trop empathique, probablement», Marie-Pierre Arthur a vécu profondément le bouleversement de ces témoignages.
De Cacher l’hiver, deuxième titre de l’album, à Dis-moi, qui le termine, la musicienne a écrit, morceau par morceau, une véritable autopsie de l’infidélité.
«C’est troublant d’être au milieu de toutes ces histoires d’infidélité et de penser qu’on est peut-être les suivants, confie-t-elle. Je me suis mise dans la peau de tous les personnages aux différentes étapes, commençant par l’éloignement, le désir pour quelqu’un d’autre, le jugement de la personne qui trompe, l’amie de celle qui est trompée. Ç’a été un gros travail de casse-tête, effectué avec mon amie Gaëlle, car un mot doit autant sonner que dire quelque chose.»
Le spectacle
Sur scène, la Gaspésienne et ses quatre musiciens ont conçu une prestation forte en intensité, tout en conservant une belle liberté.
«Ce qu’on évoque avec doigté sur le disque, on le fait avec pas mal moins de subtilité en spectacle, exprime Marie-Pierre Arthur en rigolant. Les moments sexy sont très sexy, les moments rocks sont très rocks.»
Sur le plan du décor et des éclairages, son équipe a voulu évoquer les belles années du disco, digne d’un univers à la Saturday Night Fever. Il y a quelques semaines, avant de prendre la route du Québec, et bientôt celle de la France, Marie-Pierre Arthur a testé son nouveau matériel en Éthiopie, dans le cadre des festivités entourant la Journée internationale de la Francophonie.
«J’aimerais chanter plus souvent du côté de l’Afrique, souligne-t-elle. J’ai envie d’expériences humaines cette année!»
Marie-Pierre Arthur sera en spectacle le vendredi 17 avril, à 21h, à la Salle André-Mathieu (475, boulevard de l’Avenir). Information: 450 667-2040.