Le document porte sur un «projet caché», qui serait actuellement en développement. On y laisse entendre que l’exploitant envisagerait traiter chimiquement et/ou brûler les déchets non recyclables rejetés par le déchiqueteur de ferrailles et de carcasses d’automobiles.
Inquiétudes
«Un tel traitement sans autorisation apparente respectera-t-il les règlements de la loi de l’Environnement», questionne-t-on, tout en soulevant certaines inquiétudes quant aux répercussions sur la qualité de l’air, de l’eau et du sol qu’engendrerait ce genre d’activité dans le voisinage.
On craint que le récupérateur de ferraille n’en vienne un jour à importer «des quantités importantes de déchets provenant des autres déchiqueteurs du Québec» et d’ailleurs. «Serait-ce un nouveau BASF?» va même jusqu’à suggérer le tract, évoquant les sols contaminés par cette ancienne usine pétrochimique dans le quartier Saint-François, fermée depuis 1985.
Avis d’infraction
La Ville de Laval a collé, le 29 juillet, un avis d’infraction à SNF GP inc.
Un inspecteur du Service de l’urbanisme, envoyé sur les lieux à la suite d’une plainte, a constaté que l’entreprise avait débuté des travaux de construction sans permis. «Une demande de permis reçue le 8 juin est toujours à l’étude», précise toutefois Benoit Collette, chef de division Relations avec les citoyens à Laval. Telle que rédigée, cette requête vise la construction d’un bâtiment de tri de métaux non ferreux et, en ce sens, elle ne nécessite aucune modification au zonage en vigueur, ajoute le porte-parole de la Ville.
Ce dernier mentionne au passage qu’un permis a été délivré, début juillet, au requérant aux fins de «démolition de murs de béton dans la portion arrière du site».
En règle selon le MDDEP
Au chapitre des activités industrielles proprement dites, rien à redire du côté de la Direction régionale du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).
«Une récente visite d’inspection [daté du 2 août 2010] indique que tout est en règle», affirme le directeur Pierre Robert lors d’un entretien téléphonique le 4 août.
Le volume de déchets qui jonchent le site est bien en-deçà des «1350 mètres cubes d’entreposage quotidien» permis par la Loi sur la qualité de l’environnement.
De fait, le rapport d’inspection évalue à tout au plus un volume de 100 mètres cubes la quantité de «fluff» (résidus non recyclables de déchiquetage des carcasses d’automobile) répandu sur le site lavallois. Même que ces résidus reposent sur des plates-formes étanches, comme le prévoit la loi, mentionne M. Robert.
Voilà qui contredit la rumeur à l’effet que l’entrepreneur entreposait illégalement le long de la ligne de transport d’électricité d’Hydro-Québec des montagnes de débris d’automobile non recyclables. Ces rejets du centre de tri prendraient donc quotidiennement la route des sites d’enfouissement.
Toujours selon le MDDEP, aucune demande de permis visant l’exploitation d’un incinérateur n’avait été déposée en date du 4 août. Toutefois, ajoute son directeur, «une telle demande pourrait être recevable» pour autant que l’émission ou le rejet de contaminants dans l’environnement serait conforme à la Loi et aux règlements qui en découlent.