[Article mis à jour le jeudi 7 octobre à 16h23]
Un couvre-feu de 20h à 5h a été mis en place par le gouvernement du Québec pour une période de quatre semaines dans le cadre des nouvelles mesures annoncées en lien avec la pandémie de la COVID-19.
Il ne s’agit pas du premier couvre-feu de l’histoire de la province. Toutefois, cela ne s’était pas fait depuis la Deuxième Guerre mondiale.
À cette époque, la Loi sur les mesures de guerre a été utilisée en raison des craintes liée à une possible invasion allemande. Les citoyens devaient respecter des mesures d’obscurcissement en fermant leurs lumières au son des sirènes des casernes pompiers pour éliminer les points de repère sur le territoire.
Cette loi a aussi été utilisée lors de la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1918. Les mesures et le couvre-feu liés à celle-ci ont d’ailleurs été prolongés à la suite du conflit pour permettre de réduire la propagation de la grippe espagnole ramenée au pays par les soldats.
Cela se rapprochait donc davantage du contexte de ce nouveau couvre-feu qui débutera dès le 9 janvier partout au Québec.
1970
La Loi sur les mesures de guerre a ensuite été utilisée lors de la crise d’Octobre 1970. Toutefois, contrairement à ce qui a pu être rapporté, aucun couvre-feu n’avait été mis en place.
À cette époque, le Front de libération du Québec (FLQ) était parvenu à enlever le commissaire britannique James Richard Cross et le ministre Pierre Laporte à quelques jours d’intervalle.
Jean Drapeau, maire de Montréal, et Robert Bourassa, premier ministre du Québec, avaient alors demandé au premier ministre fédéral Pierre Elliott Trudeau de mettre en place cette loi pour contrer la menace du FLQ. Des milliers de soldats de l’armée canadienne sont ensuite arrivés pour établir un couvre-feu et arrêter des citoyens soupçonnés d’être des sympathisants du regroupement.
Rappelons aussi que cette loi a été remplacée par la Loi sur les mesures d’urgence en 1988. Celle-ci est similaire à l’ancienne formule, mais limite l’atteinte aux droits individuels, telle que l’arrestation de citoyens sans mandat.