C’est au restaurant lounge Wyte du boulevard Curé-Labelle que Richy Jay a lancé son nouvel album intitulé Le temps, le 15 mai, agrémentant l’événement de quelques prestations.
Richard Verdieu, de son vrai nom, est un chanteur d’origine haïtienne qui a immigré au Canada en 2011. Il est récemment déménagé à Terrebonne, après sept années passées en sol lavallois.
Richy Jay a toujours baigné dans la musique, surtout lorsqu’il chantait à l’église, accompagné de sa famille. Il a appris la musique en République-Dominicaine, où il a aussi habité quelque temps, avant de continuer son parcours musical vers le rap haïtien et créole dès son arrivée en Amérique du Nord.
«Le temps» qui passe
Il s’agit du quatrième album aux accents caribéens pour Richy Jay qui y marie à la fois pop, rap, zouk et kompa.
L’album a été écrit durant la pandémie, une période où «c’était long pour nous les artistes. On regarde le temps qui passe, on ne peut rien n’y faire», raconte-t-il. «Je me sentais impuissant.»
Pour lui, Le temps signifie aussi celui qui permet de guérir les blessures. En effet, l’artiste a perdu son père et son frère durant cette période. Une des chansons, Vida loca, les paroles très connues du succès de Ricky Martin, Living la vida loca.
L’expression espagnole qui peut se traduire par «vivre la vie follement» reste pour lui un appel à continuer malgré les obstacles. «Qu’est-ce qu’on peut y faire? Le but là-dedans, c’est de vivre la vie, on continue à vivre la vie follement.»
L’album passe à travers plusieurs thèmes, mais l’amour demeure celui qui ressort davantage. Pour Richy Jay, «c’est très facile d’écrire sur les relations de couple». Il avoue entrer dans la peau d’un personnage lorsqu’il chante, ne s’inspirant pas que de son vécu. «Ce sont des histoires autour de moi, des histoires inventées.»
Pour l’album, l’auteur-compositeur-interprète s’est aussi entouré d’autres artistes comme Ilam et Haven «pour que ça ne sonne pas monotone», explique-t-il. «J’aime avoir des touches venant des autres.»
Entrer dans la pop
L’artiste qui chante en français, anglais, espagnol et créole, trouve que son style de musique à la fois solaire et entraînant a de la difficulté à prendre sa place dans l’univers musical québécois.
Certains classent son style dans la musique du monde bien que cette catégorie se définisse davantage par ses échos folkloriques, ce qui ne correspond pas au côté pop de Richy Jay.
«On est trop pop pour être dans la musique du monde, on n’est pas assez pop pour être dans la musique pop.»
Cela n’empêche pas le chanteur de continuer ses projets comme des vidéoclips à la maître Gims, une de ses inspirations.
Il trouve important d’imager ses chansons. «Un clip, ça parle beaucoup. Ça en dit beaucoup sur la chanson. On peut chanter quelque chose, les gens ne comprennent pas, puis avec un vidéoclip, ils comprennent.»
L’artiste a plusieurs projets de spectacle. Les 28 et 29 mai, il sera à Paris pour un autre lancement de son album. Ce sera aussi sa première prestation à l’étranger depuis la pandémie.