Des scientifiques de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ont développé un procédé qui permet de surveiller le comportement des médicaments en solution.
Les composés pharmaceutiques peuvent se comporter différemment dans une solution aqueuse, c’est-à-dire une solution qui comprend majoritairement de l’eau.
De plus, ces propriétés sont peu étudiées malgré leur effet considérable à différents stades de la découverte et du développement de médicaments.
«Avec ce protocole, les industries pharmaceutiques pourraient éviter de travailler sur un composé au comportement indésirable en solution aqueuse, dès les premiers stades de l’identification de médicaments», souligne le professeur Steven LaPlante de l’INRS, qui a développé ce protocole.
Il ajoute que cela préviendrait de nombreux problèmes et un ralentissement de la productivité.
Tout au long du processus de découverte de médicaments, le protocole peut être adapté pour répondre aux besoins spécifiques de diverses applications.
Effets de l’agrégation
En solution aqueuse, les composés peuvent rester sous forme de molécules solitaires ou bien sous forme d’agrégats de différentes tailles.
La tendance au regroupement de molécules est importante à surveiller pour les séries de composés qui sont sur le point d’être sélectionnés pour des études cliniques.
En effet, la formation d’agrégats peut inhiber de mauvaises cibles, engendrer des effets secondaires et altérer la relation entre certains organismes et médicaments.
L’équipe du professeur LaPlante, en collaboration avec NMX Research and Solutions, a cherché à minimiser ces propriétés indésirables.
Elle a pu développer ses essais d’agrégation grâce à la résonnance magnétique nucléaire, l’équivalent de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) au niveau atomique.
C’est ainsi que l’équipe a pu classer les composés qui ne s’agrègent pas en ordre de priorité pour les tests précliniques.
«Toutefois, la décision de privilégier ou non l’agrégation dépend des propriétés souhaitées», explique le professeur.
(J.B.)