Une équipe de recherche composée notamment de l’Université Laval suggère d’ajouter un revêtement antiviral sur les masques pour les rendre plus efficaces.
L’université québécoise faisait équipe avec l’Université de Campinas et l’université fédérale d’Alagoas au Brésil à laquelle a collaboré le professeur au Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval, directeur du Laboratoire de biomatériaux et de bio-ingénierie, Diego Mantovani.
L’équipe de recherche montre que l’ajout d’un revêtement bioactif aux masques chirurgicaux permet de détruire, en moins d’une minute, 99,99 % des virus qui se trouvent à leur surface en plus de réduire la fréquence à laquelle on doit les changer.
Les masques chirurgicaux actuels agissent comme une barrière physique. Ils empêchent le passage des microorganismes, mais ils ne les détruisent pas. Par exemple, le virus de la COVID-19 peut survivre plusieurs heures à la surface d’un masque.
En plus, le fait de tousser, d’éternuer, d’avoir des écoulements nasaux ou de parler réduit rapidement la capacité de filtration des masques. C’est pour ces raisons qu’il faut les remplacer régulièrement.
L’équipe de recherche québéco-brésilienne avance qu’on pourrait faire mieux en appliquant une mince couche de molécules antimicrobiennes sur la surface extérieure des masques. Elle a donc testé, en laboratoire, trois molécules reconnues pour leurs propriétés bioactives. Ces molécules ont été fixées, par technologie plasma, à des échantillons de tissus de masques chirurgicaux contaminés avec un coronavirus.
Le premier revêtement était fait de polyéthylèneimine (PEI), un polymère que l’on trouve, entre autres, dans les détergents. Le second combinait le PEI et l’acide laurique, un acide gras présent dans la noix de coco. Quant au troisième, il était fait de PEI et de sulfate de cuivre.
Les résultats de cette étude publiée dans la revue Applied Surface Science ont été concluants. Après 2 heures d’exposition, l’abondance des virus déposés sur les deux premiers revêtements a connu une diminution de plus de 99 %. Le revêtement combinant le PEI et le sulfate de cuivre a fait encore mieux : il a réduit l’abondance des virus de 99,99 % en moins d’une minute.
Le revêtement de PEI et de cuivre semble donc particulièrement prometteur. L’équipe croit que le cuivre perce la membrane du virus, ce qui permet au PEI de l’infiltrer et de le détruire rapidement.
Ce sont deux molécules que l’on retrouve régulièrement dans des produits approuvés pour des usages chez l’humain par la Food and Drug Administration des États-Unis.
Selon le professeur Mantovani, ces masques seraient particulièrement utiles aux personnes qui se retrouvent dans des endroits à risque de contamination élevé.
De plus, si la COVID-19 fait un retour en force, ces masques pourraient également être distribués.
Selon les calculs de l’équipe, il en coûterait environ 10 sous de plus par masque, si leur production était faite à grande échelle.
(M.D./IJL)