Dans Combat d’une vie, combat d’espoir, la Lavalloise Joanne Turcotte témoigne des difficultés vécues par son couple et son enfant, Jonathan, fortement prématuré et pesant un peu plus d’une livre à la naissance.
Le récit autobiographique de 241 pages mentionne aussi les bienfaits de la Fondation Le Pilier, un organisme sans but lucratif établi dans Auteuil à qui l’auteure remet une partie des profits de vente.
«C’est grâce à eux que Jonathan est rendu là où il est, raconte-t-elle. Moi non plus, je n’aurais pu me développer comme je l’ai fait.» Depuis l’âge de 8 ans, Jonathan reçoit les soins prodigués par la Fondation.
«Jonathan m’a beaucoup appris. Il est toujours souriant, ne se plaint jamais des douleurs.»
– Joanne Turcotte
Séparé en neuf chapitres et majoritairement écrit en quatre mois, le roman mijote pourtant depuis plus de deux décennies dans la tête de l’écrivaine. «Les premières pages ont été écrites, presque mot pour mot, il y a 27 ans, quand Jonathan avait 17 mois», précise-t-elle.
Avant d’être publiée aux Éditions de l’Apothéose, la Lavalloise a d’abord créé une version de l’œuvre par elle-même, aux Éditions Gypsopi, qu’elle a nommées en l’honneur de ses trois chiens, Gypsy, Soya et Pistash.
Sombrer
Des paragraphes ont été plus difficiles à rédiger. Déjà, l’accouchement après à peine 25 semaines de grossesse présentait des dangers. «Dans des conditions semblables, il n’est pas rare que la mère et l’enfant meurent», avoue-t-elle.
En plus de souffrir d’une paralysie cérébrale sévère, Jonathan a de multiples handicaps physiques.
L’accompagnement constant de Jonathan demandait des efforts soutenus des deux parents. C’est pourquoi l’aide de la Fondation Le Pilier a été demandée. «J’ai compris qu’une mère malheureuse ne pouvait contribuer au bonheur de son enfant», complète celle qui a travaillé en sécurité informatique pour Hydro-Québec.
Jonathan est passé sous le bistouri à plusieurs reprises, incluant une opération dans la colonne vertébrale pour lui redonner l’usage de ses jambes. Celle-ci a échoué et l’a cloué à un fauteuil électrique. Plus jeune, il a subi une bradycardie, pendant laquelle ses battements cardiaques par minute sont passés de 150 à 30. «Il était gris, commente Mme Turcotte. Nous étions dans une situation où le laisser aller semblait presque mieux que le laisser vivre en état végétatif. Heureusement, il s’en est sorti.»
Quand son fils avait huit ans, une série d’épisodes de dépression a débuté pour la résidente d’Auteuil. «Ç’a été une torture de décrire mon désespoir. Je retombais dans les mêmes souliers. Depuis, je suis en paix avec ça.»
Jonathan continue de s’épanouir malgré ses limitations physiques. (Photo gracieuseté)
Retrouver l’espoir
Les moments ardus étaient intercalés de souvenirs heureux. «Ses premiers mots n’ont pas été maman ou papa, se remémore-t-elle. Je ne pourrais l’expliquer, mais il a dit jus de pomme.»
Pour continuer à développer son enfant, la mère l’a encouragé dans diverses activités. Il a donc pratiqué le baseball, ski, la natation et l’entraînement en gymnase. Il a également fréquenté l’école Jean-Piaget, dans Fabreville.
La musique a été un lien important pour la famille. «Je prenais ma guitare, faisant semblant de jouer du rock, me lançait à genoux par terre, décrit-elle en souriant. Ça le faisait rire aux éclats.»
Dans l’adversité, Jonathan n’a jamais perdu le sourire. «Il est heureux, indique l’auteure. C’est vraiment le meilleur exploit que nous pouvions accomplir.»
Ambassadeur
Pour redonner aux gens qui l’ont aidé, Jonathan représente la Fondation Le Pilier dans tous les événements pour lequel il est disponible. «Son atout, c’est le côté social, explique sa mère. Parle lui de hockey, plaisir, bonne bouffe et il est partant.»
Mme Turcotte écrit présentement une deuxième œuvre, fictive cette fois-ci, qu’elle croit terminer d’ici la fin de l’année.