En cette journée d’hiver, sa sœur Cathy, 23 ans, mourrait aux mains de son ex-copain, Jean-Paul Gerbet. Vingt ans après les événements, elle a couché ses émotions, sa douleur, ses sentiments, mais aussi sa résilience et de l’espoir dans les pages du livre Ma sœur, sauvagement assassinée, lancé en avril sous le sceau des Éditions JCL.
«J’ai commencé à penser à un livre 16 ans après le meurtre, dévoile-t-elle. J’ai rencontré une personne qui avait elle-même écrit un livre sur son drame familial. Je lui avais dit qu’elle était forte et chanceuse de pouvoir mettre sur papier ce qu’elle avait vécu. Elle m’a répondu que moi aussi je serais capable de le faire.»
De fil en aiguille, des gens mis sur sa route et bien au fait de la tragédie lui ont lancé le défi. «J’ai finalement trouvé les mots pour briser le silence.»
Le processus a été long et éprouvant. Ayant été diagnostiquée d’un choc post-traumatique chronique, les événements étaient aussi clairs après toutes ces années qu’au premier jour, un atout pour la rédaction, un supplice pour l’âme. «Ceux qui disent qu’écrire ça fait du bien, moi, personnellement je n’ai pas vécu ça, même que parfois, c’était agonisant.»
La libération ne viendra finalement qu’au lancement de Ma sœur, sauvagement assassinée, 20 ans après la perte de Cathy. «La maison d’édition voulait le lancer en 2017, mais je n’étais pas prête à me dévoiler entièrement dans ma fragilité. Lorsque ma maison d’édition m’a envoyé une boîte de livres, je n’ai pas été capable de l’ouvrir avant deux semaines. Il fallait que j’apprivoise ce qu’il y avait à l’intérieur. C’était une partie de ma vie et mon secret», révèle la mère de trois enfants, qui ne leur avait jamais soufflé mot sur toute la douleur engendrée par la mort de Cathy.
Février 1998
La journée du drame, Christine Carretta a un très mauvais pressentiment en parlant à sa sœur au téléphone. Ne pouvant quitter la maison parce qu’elle avait un jeune bébé, elle tente désespérément de trouver quelqu’un qui ira s’assurer que Cathy, qui se trouve en compagnie de son ex-petit ami à la résidence lavalloise de son père, va bien.
«Le comportement de Jean-Paul Gerbet, l’assassin, je l’avais déjà décortiqué, raconte celle qui possède une formation universitaire en trouble de comportement. Le seul problème, c’est que ce n’était pas un étranger, il y avait une relation un peu familiale avec lui. Je n’étais donc crédible aux yeux de mes proches. J’ai sonné l’alarme à plusieurs reprises. Cathy était au courant qu’il y avait un danger, qu’elle avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête. J’ai dit à Cathy de le laisser et c’est quand elle l’a laissé qu’elle a payé pour.»
Donner une voix
Dans son livre, Christine Carretta revient sur les procédures judiciaires, le combat mené lorsque venait le temps des libérations conditionnelles afin de veiller à ce que le meurtrier reste à l’ombre le plus longtemps possible, la relation derrière les barreaux entre Jean-Paul Gerbet et Karla Homolka, tristement célèbre pour les atrocités commises avec son ex-mari, Paul Bernardo, sa rencontre avec docteur Alain Brunet, qui a diagnostiqué son choc post-traumatique chronique, et sa participation à une recherche lui redonnant une paix de l’esprit.
«J’avais besoin que les gens sachent ce que c’était être une proche de victime non reconnue», explique-t-elle. En ce sens, elle a loué l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), dont elle est membre depuis plusieurs années, et que son père a cofondée avec Pierre-Hugues Boisvenu, Marcel Bolduc et Michel Surprenant. L’organisme propose divers services, dont le soutien et l’accompagnement.
«Ça m’a permis de rencontrer des personnes qui avaient vécu des choses similaires, sinon pire. C’est aussi une façon de briser l’isolement. J’ai décidé de ne pas m’apitoyer sur mon sort et de travailler pour faire nottament avancer l’enquête préliminaire donner une voix aux proches de victimes.»
De ce drame, Christine Carretta a appris que la vie est très fragile et qu’il ne faut pas la prendre pour acquis. «La famille, c’est important. Mon devoir était de veiller sur mes enfants et même si j’étais fatigante et harcelante, je l’ai assumé et je ne le regrette pas.»
En cette journée d’hiver, sa sœur Cathy, 23 ans, mourrait aux mains de son ex-copain, Jean-Paul Gerbet. Vingt ans après les événements, elle a couché ses émotions, sa douleur, ses sentiments, mais aussi sa résilience et de l’espoir dans les pages du livre Ma sœur, sauvagement assassinée, lancé en avril sous le sceau des Éditions JCL.
«J’ai commencé à penser à un livre 16 ans après le meurtre, dévoile-t-elle. J’ai rencontré une personne qui avait elle-même écrit un livre sur son drame familial. Je lui avais dit qu’elle était forte et chanceuse de pouvoir mettre sur papier ce qu’elle avait vécu. Elle m’a répondu que moi aussi je serais capable de le faire.»
De fil en aiguille, des gens mis sur sa route et bien au fait de la tragédie lui ont lancé le défi. «J’ai finalement trouvé les mots pour briser le silence.»
Le processus a été long et éprouvant. Ayant été diagnostiquée d’un choc post-traumatique chronique, les événements étaient aussi clairs après toutes ces années qu’au premier jour, un atout pour la rédaction, un supplice pour l’âme. «Ceux qui disent qu’écrire ça fait du bien, moi, personnellement je n’ai pas vécu ça, même que parfois, c’était agonisant.»
La libération ne viendra finalement qu’au lancement de Ma sœur, sauvagement assassinée, 20 ans après la perte de Cathy. «La maison d’édition voulait le lancer en 2017, mais je n’étais pas prête à me dévoiler entièrement dans ma fragilité. Lorsque ma maison d’édition m’a envoyé une boîte de livres, je n’ai pas été capable de l’ouvrir avant deux semaines. Il fallait que j’apprivoise ce qu’il y avait à l’intérieur. C’était une partie de ma vie et mon secret», révèle la mère de trois enfants, qui ne leur avait jamais soufflé mot sur toute la douleur engendrée par la mort de Cathy.
Février 1998
La journée du drame, Christine Carretta a un très mauvais pressentiment en parlant à sa sœur au téléphone. Ne pouvant quitter la maison parce qu’elle avait un jeune bébé, elle tente désespérément de trouver quelqu’un qui ira s’assurer que Cathy, qui se trouve en compagnie de son ex-petit ami à la résidence lavalloise de son père, va bien.
«Le comportement de Jean-Paul Gerbet, l’assassin, je l’avais déjà décortiqué, raconte celle qui possède une formation universitaire en trouble de comportement. Le seul problème, c’est que ce n’était pas un étranger, il y avait une relation un peu familiale avec lui. Je n’étais donc crédible aux yeux de mes proches. J’ai sonné l’alarme à plusieurs reprises. Cathy était au courant qu’il y avait un danger, qu’elle avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête. J’ai dit à Cathy de le laisser et c’est quand elle l’a laissé qu’elle a payé pour.»
Donner une voix
Dans son livre, Christine Carretta revient sur les procédures judiciaires, le combat mené lorsque venait le temps des libérations conditionnelles afin de veiller à ce que le meurtrier reste à l’ombre le plus longtemps possible, la relation derrière les barreaux entre Jean-Paul Gerbet et Karla Homolka, tristement célèbre pour les atrocités commises avec son ex-mari, Paul Bernardo, sa rencontre avec docteur Alain Brunet, qui a diagnostiqué son choc post-traumatique chronique, et sa participation à une recherche lui redonnant une paix de l’esprit.
«J’avais besoin que les gens sachent ce que c’était être une proche de victime non reconnue», explique-t-elle. En ce sens, elle a loué l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), dont elle est membre depuis plusieurs années, et que son père a cofondée avec Pierre-Hugues Boisvenu, Marcel Bolduc et Michel Surprenant. L’organisme propose divers services, dont le soutien et l’accompagnement.
«Ça m’a permis de rencontrer des personnes qui avaient vécu des choses similaires, sinon pire. C’est aussi une façon de briser l’isolement. J’ai décidé de ne pas m’apitoyer sur mon sort et de travailler pour faire nottament avancer l’enquête préliminaire donner une voix aux proches de victimes.»
De ce drame, Christine Carretta a appris que la vie est très fragile et qu’il ne faut pas la prendre pour acquis. «La famille, c’est important. Mon devoir était de veiller sur mes enfants et même si j’étais fatigante et harcelante, je l’ai assumé et je ne le regrette pas.»