Une mobilisation impliquant les usagers des services de transport adapté a eu lieu, le 18 mars, dans plusieurs régions de la province.
Laval n’y fait pas exception, alors qu’une grande consultation portant sur les enjeux du transport adapté a eu lieu au Centre communautaire des Jeunes-de-Sainte-Rose.
Organisée par l’Association lavalloise pour le transport adapté (ALTA), l’objectif était de «mettre en lumière l’insuffisance du financement accordé au service de transport adapté et les lacunes de services concrètes qui en découlent, affectant la qualité de vie et l’inclusion des personnes en situation en handicap», peut-on lire par communiqué.
L’Alliance des regroupements des usagers du transport adapté du Québec (ARUTAQ) a également profité de cette journée pour réclamer des améliorations aux services offerts.
«Les utilisateurs de transport adapté sont au bout du rouleau et n’en peuvent plus, mentionne Rosanne Couture, présidente de l’ARUTAQ, par communiqué. Dans les services, le gouvernement a non seulement contribué à exacerber une pénurie de main-d’œuvre qui existait déjà, mais il est resté complètement indifférent au fait que le transport adapté manque amèrement de chauffeurs et de véhicules pour répondre à la demande de déplacements des usagers.»
L’ALTA note également que le projet de loi 17, qui a été implanté en mars 2019, a eu des répercussions importantes sur le transport adapté dans l’ensemble de la province. Il aura mené à la perte de plus de 50% des chauffeurs et la disparition d’autant de véhicules.
Recommandations
Malgré sa frustration, l’ARUTAQ a reconnu les efforts récents du gouvernement provincial qui a prévu un investissement supplémentaire de 285 M$ sur 5 ans pour le transport adapté dans son plus récent budget.
Elle croit toutefois que d’autres mesures doivent être prises pour permettre au service d’être conforme aux besoins actuels des régions. L’association a ainsi émis quatre recommandations à l’instance gouvernementale :
- Créer un programme gouvernemental de recrutement de chauffeurs pour le transport adapté, pour tout le territoire du Québec, et de valorisation de cette profession;
- Créer un programme gouvernemental rémunéré de formation obligatoire et de qualification de ces nouveaux chauffeurs en transport de personnes handicapées;
- Créer un programme d’aide financière spécifique en transport adapté pour la mise en service de véhicules universellement accessibles pour combler la disponibilité nécessaire à l’offre de services;
- Répartir équitablement l’investissement supplémentaire de 285 M$ en transport adapté entre les régions et que ces nouvelles sommes servent à augmenter l’accès aux services dans les régions où la diminution du service est étroitement liée au peu de financement disponible.
«Nos recommandations ont le potentiel d’améliorer de façon notable le quotidien des usagers du transport adapté, estime Rosanne Couture. Il est aberrant que ces personnes, qui font déjà face à de nombreux obstacles au quotidien, soient confrontées à des difficultés constantes quand vient le temps de se déplacer. Nous enjoignons ainsi au gouvernement à faire siennes nos recommandations et à les mettre en œuvre rapidement.» (N.P.)