Après neuf mois d’enquête, la police de Laval vient à bout d’un réseau de trafiquants de drogues qui opérait dans la Couronne Nord de Montréal et dont le public cible était les jeunes adolescents.
Avec le concours de onze corps policiers, elle a procédé à 36 perquisitions, dont 19 à Laval, le 11 juin.
Près de 400 policiers ont participé à l’opération baptisée «Projet Moisson» dans 11 municipalités.
Une saisie de plus de 13 M$
Au total, 660 000 comprimés, 100 kilos de poudre servant à leur fabrication, des presses pour leur donner l’apparence de médicaments, des armes à feu, de la cocaïne, de la marijuana et de l’argent ont été saisis.
En milieu d’après-midi, 42 personnes avaient été arrêtées parmi lesquelles trois têtes dirigeantes: Samir Massoud de Terrebonne, Marc Prévost de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Eliott Blanchard de Saint-Laurent.
Des perquisitions étaient toujours en cours et d’autres arrestations suivront, a assuré Michel Parent, lieutenant-détective de la police de Laval.
Un réseau hiérarchisé
Le réseau de distribution et de trafic de drogues de synthèse et de cocaïne se rapportait à trois souches du crime organisé, la mafia italienne, le milieu des motards et les gangs de rue.
«Ces différentes organisations avaient des ententes entre elles pour opérer. La mafia italienne chapeautait, les motards se trouvaient plus dans le milieu et les gangs de rue étaient les hommes de main», explique Michel Parent.
Les perquisitions ont permis de découvrir des laboratoires clandestins insalubres. Elles se sont déroulées à Montréal, Laval, Boisbriand, Sainte-Thérèse, Blainville, Mirabel, Deux-Montagnes, Terrebonne, Saint-Hyppolite, Val-Morin et Lavaltrie.
Un marché en forte hausse
Souvent vendues à proximité des écoles et des parcs, ces pilules sont destinées aux jeunes. Bon marché, elles coûtent entre 5 $ et 20 $ l’unité, et revêtent des logos de Facebook, Spiderman ou Versace.
«Les criminels veulent ainsi banaliser la consommation de ces drogues, pourtant dangereuses», déclare Dany Gagnon, inspecteur de la division du crime organisé à Laval.
«L’effet de dépendance est assez rapide et le consommateur n’a aucune idée de ce qu’il avale. Il peut y avoir jusqu’à 7 drogues dans un comprimé», indique Benoît Archambault, du service d’analyse des drogues de Santé Canada.
Les saisies de drogues de synthèse augmentent chaque année. Entre 2010 et 2011, elles avoisinaient les 40 000 comprimés par an à Laval. En 2012, près de 105 000 comprimés ont été interceptés.