Depuis le 15 septembre, le court #3 du parc Couvrette porte désormais le nom de Gilles Creamer, l’un des grands bâtisseurs du tennis à Laval.
Bien connu dans la sphère tennistique lavalloise, il est le fondateur de la Ligue Creamer qui existe depuis 48 ans. Il a également travaillé au service des Sports et loisirs de la Ville de Laval entre 1965 et 1998, avant d’agir à titre de président de Tennis Laval de 2002 à 2012.
«C’est une belle reconnaissance, affirme l’homme de 79 ans. Il y avait beaucoup de gens qui sont tous des amis. Il y avait aussi mes enfants et toute la famille. Lorsque tu vois le terrain à ton nom, ça fait chaud au cœur.»
Les cinq terrains en terre battue de ce parc situé à Sainte-Dorothée revêtent d’une importance particulière aux yeux de Gilles Creamer qui s’est battu pour les obtenir.
«À l’époque, nous n’avions pas de terrain en terre battue à Laval, l’une des plus grosses villes du Québec, explique celui qui réside dans Vimont depuis 52 ans. Je souhaitais que ça se fasse, car c’est la vraie surface pour jouer au tennis à mes yeux. On a négocié pendant deux ou trois ans pour les avoir. C’est l’une de nos belles réalisations.»
Par ailleurs, Tennis Laval a profité de cet événement pour nommer François Godbout et Daniel Forget à titre de membres honoraires de l’organisation.
«François Godbout était membre de l’équipe canadienne de la Coupe Davis, rappelle M. Creamer. Après une pause de plusieurs années, il s’est joint à la ligue. Il m’a déjà dit que c’est ce qui lui a sauvé la vie. Encore aujourd’hui, il est très en forme et continue de jouer.»
Ligue Creamer
Toujours le 15 septembre, une soirée de retrouvailles de la Ligue Creamer était ensuite organisée au Complexe Hugh Paton. Près de 150 personnes s’y sont rassemblées pour saluer les années de travail du fondateur. Un livre souvenir lui a même été remis.
«C’est un ouvrage extraordinaire d’environ 180 pages, détaille le président actuel de Tennis Laval, Jean-Pierre Tessier, qui est lui-même membre de la ligue depuis 40 ans. On y retrouve des photos, histoires, témoignages des joueurs et un historique de la ligue.»
«Il est clair que Gilles Creamer, avec sa propre personnalité et ses qualités exceptionnelles de rassembleur, a fait œuvre utile en matière de tennis, écrit lejournaliste, animateur et ancien président de Tennis Laval Marius Brisson dans l’ouvrage. Il a réussi pendant toutes ces années un tour de force exceptionnel… celui de faire vivre comme joueur et faire rayonner comme organisateur cette Ligue qui porte désormais son nom.»
Le principal intéressé avoue avoir été ému par la présence d’autant de personnes, dont certaines qu’il n’avait pas vues depuis plusieurs années. Il va même jusqu’à dire que cette soirée est l’un des souvenirs les plus mémorables que la ligue lui a apportés.
«Sinon, il y a évidemment les fins de semaine à Tremblant, se remémore-t-il. On arrivait le jeudi matin et on repartait le dimanche soir. On louait 10 chalets sur une même rue pour 60 personnes. On jouait le matin entre 10h et 12h, puis on allait faire du bateau l’après-midi avant de faire la fête en soirée.»
Il note aussi les remises de trophée mémorables et les matchs de balle molle organisés entre les membres de la ligue.
Bien vivante
La ligue comprenait six joueurs au moment de sa fondation. 738 joueurs se sont ensuite succédé dans ce circuit au fil des années. Ceux-ci provenaient de plusieurs régions au Québec. Les athlètes sont maintenant répartis en trois sections masculines et trois sections féminines.
«Jamais je n’aurais pensé que ça deviendrait aussi gros que ça, avoue le fondateur. L’aspect social y est pour beaucoup. Nous avions trouvé une formule gagnante. C’était un peu comme un tout inclus pour les joueurs qui n’avaient qu’à se rendre au terrain. Ils aimaient beaucoup nos méthodes de classement et nos statistiques.»
Aujourd’hui, M. Creamer est à la retraite et a passé le flambeau.
«C’est drôle, car les gens sont surpris quand je leur dis que je n’ai jamais été président de la ligue. J’étais plutôt responsable à l’époque. Je ne voulais pas prendre le temps de créer ce titre et devoir faire réunion après réunion. Les gens voulaient jouer au tennis et c’était ça l’important pour moi», complète Gilles Creamer.