Le syndicat UCCO-SACC-CSN, qui représente 500 agentes et agents correctionnels fédéraux de partout au Canada, a dénoncé une atteinte «significative, préoccupante et inédite» de la Loi en matière de langues officielles.
Depuis janvier 2023, le gouvernement fédéral aurait obligé les négociateurs syndicaux à renoncer à la traduction simultanée ou à assumer 50% des frais pour ce service, sous peine de refus de négocier.
Ce même service a pourtant été offert depuis la création du syndicat et lors des quatre précédentes rondes de négociations entre celui-ci et l’instance gouvernementale.
«Le gouvernement fédéral se justifie en invoquant la nécessité d’avoir recours à des traducteurs externes et mentionne au passage que de toute façon, le Commissariat aux langues officielles n’a pas le pouvoir de le forcer à fournir et à financer la traduction simultanée à la table de négociation», peut-on lire dans le communiqué émis par le regroupement syndical.
Situation inquiétante
«Lors des négociations, les mots comptent, mentionne Jeff Wilkins, président national d’UCCO-SACC-CSN. Si toutes les parties à la table ne peuvent pas comprendre le contenu ou le contexte des débats, nous ne pouvons pas représenter nos membres comme il se doit. Nos membres s’attendent à ce que nous parlions en leur nom à la table de négociation, et nous ne pouvons pas le faire dans ces circonstances.»
Il ajoute que «dans un monde parfait, toutes les parties seraient parfaitement bilingues, mais ce n’est pas le cas de part et d’autre à la table de négociation» et que l’employeur «a le devoir de promouvoir les deux langues officielles au Canada».
«Comme syndicat, nous représentons des membres partout au Canada, et à leur image, notre comité de négociation inclut des anglophones et des francophones, insiste Frédérick Lebeau, vice-président national. Peu importe la langue officielle qu’ils choisissent d’utiliser, ils doivent pouvoir être compris dans la langue de leur choix et comprendre ce qui est dit à la table de négociation.» (N.P.)